La communauté Hoche organise et partage chaque année un cycle de manifestations conviviales et festives. En juin a lieu (entre autres) celle du Concours d’éloquence du Lycée et des Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles (CPGE) : forts des acquis de l’année qui se termine, les élèves et étudiants y rivalisent sur des sujets de culture générale, tels que « Faute d’adversaire, le courage s’étiole » ou « L’homme n’est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l’ange fait la bête ». L’édition 2016-17 de ce concours a culminé lors de la finale, le 8 juin 2017 : ses douze héros ont régalé l’auditoire de l’amphithéâtre bien rempli, souvent très animé et sonore.
Comment se déroule le concours ?
La Direction et des professeurs de Hoche ont créé le concours d’éloquence en 2008, et le renouvellent chaque année : il a vite rencontré l’adhésion des élèves et étudiants, et nous avons assisté en 2016-17 à sa dixième occurrence.
Ses étapes sont les suivantes :
- les éliminatoires, et la demi-finale qui les suit, réduisent les jeunes orateurs de quarante candidats initiaux à douze finalistes, dans deux épreuves distinctes : 1) celle des lycéens ; 2) celle des étudiants de CPGE ;
- en finale, les 2 x 6 qualifiés montent successivement en scène, devant le Jury formé par la Direction du Lycée (le Proviseur et ses adjoints), les enseignants organisateurs[1], le représentant de la Mairie, des parents d’élèves, et le Président des Anciens Elèves[2] ; chaque finaliste y déploie son éloquence pendant cinq à dix minutes, sur un sujet imposé, après trois quarts d’heure de préparation solitaire.
- le Jury s’attache à évaluer la pertinence et la richesse de l’exposé, la présentation des candidats, leur expression orale et leur aisance.
Nous avons ainsi vécu deux heures de bonheur intellectuel et de plaisir des yeux (déjà ravis par la beauté de la Cour d‘honneur ensoleillée et de notre trajet vers l’amphithéâtre), en suivant le passage des candidats sur la scène, sous l’effet de leur maturité étonnante, de leur culture étendue et bien maitrisée,et de leur diction claire et aisée. La plupart ont choisi de s’exprimer sous la forme d’un exposé classique bien balancé, argumenté et appuyé sur des grands auteurs et des philosophes célèbres ; les autres se sont risqués, avec succès, au monologue théâtral, y compris l’autodérision et le dialogue avec soi-même. Tous ont accompagné leurs propos de verve et d’humour. Les nombreux lycéens et étudiants, majoritaires dans l’assistance, les enseignants, parents et anciens élèves présents ont spontanément souri et applaudi ces prestations brillantes.
Les résultats du concours d’éloquence
Il n’a pas été facile au jury de départager les performances de tous ces talents, parce que tous les finalistes ont atteint d’excellents niveaux, et différaient à la fois par les sujets traités [3] et par le style (exposé classique, ou parti pris théâtral). Son verdict à finalement récompensé
- dans l’épreuve du Lycée, Premier prix : Roch Tandonnet, à la fois classique sur la forme et souvent original sur le fond ; Second prix ex aequo : Claire Cassagne, résolument philosophe et très brillante, et Jean Hazet, théâtral et prompt à l’autodérision ;
- dans l’épreuve des CPGE, Premier prix : Axel Fauvel, très rhétoricien et brillant, parfaitement à l’aise, s’exprimant sans un seul coup d’œil à des notes ; Second prix : Yoann Zarifian, très théâtral et ironique.
Manifestement, les douze finalistes[4]de cette soirée sont bien partis pour réussir, d’abord dans les exposés de leurs études supérieures, puis dans les activités et les métiers où l’expression orale doit être éloquente et convaincante. Eux aussi ont donné raison à Corneille :
« Je suis jeune, il est vrai ; mais aux âmes bien nées
La valeur n’attend pas le nombre des années. »
Le Cid, acte II, scène 2
Vincent BOURGERIE, ancien de hoche (1953-1964), Vice-président de l’Association des Anciens de Hoche.
[1] En 2017, Mmes MM. Sylvie Capella, Marie-Hélène Jacquemin de la Touvière, Eric le Grandic
[2] En 2017, Thomas Legrain
[3] Le Jury attribue un sujet aux deux premiers candidats, un autre aux deux suivants et ainsi de suite, et donc un total de six sujets aux douze.
[4] Outre les lauréats des Prix, ce sont :au Lycée, Estelle Janin, Camille Kombadjian et Pierre Couturier ; en CPGE : Adèle Fousse, Julie Najman, Elisabeth Pichery et Marie Puistienne.
Claire Cassagne
Magnifique article, teinté d’une certaine éloquence lui aussi !
Ces deux participations à la finale du concours d’éloquence m’ont été très riches, merci encore de prendre part à cette organisation !
Je vous remercie enfin des très beaux mots à mon sujet.
Bien cordialement.
Claire Cassagne