In memoriam Jean-Claude LAVENIR, ancien de Hoche (1943-1953)

Notre camarade et ancien administrateur Jean-Claude LAVENIR est décédé le 2 juillet 2017 à Versailles.

Né en 1933, Jean-Claude LAVENIR fréquente le lycée Hoche pendant les années difficiles de la guerre et de l’immédiat après-guerre. Il y prépare Polytechnique où il entre en 1954. À la sortie, il choisit le corps des Télécommunications, et commence sa carrière au Centre National d’Études en Télécommunications (CNET). Il conduit une belle carrière au sein de la Direction Générale des Télécommunications (devenue Orange de nos jours), participant à la modernisation des autocommutateurs qui permettra le décollage des télécommunications en France dans les années 1970, et sera directeur de cabinet de son ami Jacques Dondoux, directeur général des télécommunications.

En 1987, il est nommé délégué général du Syndicat Interprofessionnel des Télécommunications (SIT), organisme fédérateur et normalisateur des équipementiers en Télécommunications. À la même période, il est élu président de l’AIST, l’association des ingénieurs de Télécom ParisTech. C’est sous sa casquette du SIT qu’en 2000 Philippe Capelle lui demande de rejoindre la Chambre Régionale de Commerce et d’Industrie de Versailles en tant que membre associé, ce qu’il fera bien volontiers. Dès 2002 il accepte de rejoindre le conseil des Anciens de Hoche. Très impliqué, mais sans jamais se mettre en avant, il s’implique utilement pour moderniser la communication de l’association et lancer notre tout premier site web, auquel il apporte de nombreuses informations sur l’histoire du lycée.

Jean-Claude est resté extrêmement présent et fidèle aux travaux du Conseil jusqu’à ce qu’un accident cérébral ne l’oblige à réduire ses activités encore nombreuses en 2011. Son épouse nous a dit l’attachement qu’il gardait à notre association malgré son éloignement. Son esprit perçant, son habilité à aplanir les différends entre personnes, son humilité et sa gentillesse continuent de nous manquer.

Louis-Aimé de Fouquières (1967 – 1977)

Concours d’éloquence du Lycée Hoche le 8 juin 2017

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La communauté Hoche organise et partage chaque année un cycle de manifestations conviviales et festives. En juin a lieu (entre autres) celle du Concours d’éloquence du Lycée et des Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles (CPGE) : forts des acquis de l’année qui se termine, les élèves et étudiants y rivalisent sur des sujets de culture générale, tels que « Faute d’adversaire, le courage s’étiole » ou « L’homme n’est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l’ange fait la bête ». L’édition 2016-17 de ce concours a culminé lors de la finale, le 8 juin 2017 : ses douze héros ont régalé l’auditoire de l’amphithéâtre bien rempli, souvent très animé et sonore.

Comment se déroule le concours ?

La Direction et des professeurs de Hoche ont créé le concours d’éloquence en 2008, et le renouvellent chaque année : il a vite rencontré l’adhésion des élèves et étudiants, et nous avons assisté en 2016-17 à sa dixième occurrence.

Ses étapes sont les suivantes :

  • les éliminatoires, et la demi-finale qui les suit, réduisent les jeunes orateurs de quarante candidats initiaux à douze finalistes, dans deux épreuves distinctes : 1) celle des lycéens ; 2) celle des étudiants de CPGE ;
  • en finale, les 2 x 6 qualifiés montent successivement en scène, devant le Jury formé par la Direction du Lycée (le Proviseur et ses adjoints), les enseignants organisateurs[1], le représentant de la Mairie, des parents d’élèves, et le Président des Anciens Elèves[2] ; chaque finaliste y déploie son éloquence pendant cinq à dix minutes, sur un sujet imposé, après trois quarts d’heure de préparation solitaire.
  • le Jury s’attache à évaluer la pertinence et la richesse de l’exposé, la présentation des candidats, leur expression orale et leur aisance.

Nous avons ainsi vécu deux heures de bonheur intellectuel et de plaisir des yeux (déjà ravis par la beauté de la Cour d‘honneur ensoleillée et de notre trajet vers l’amphithéâtre), en suivant le passage des candidats sur la scène, sous l’effet de leur maturité étonnante, de leur culture étendue et bien maitrisée,et de leur diction claire et aisée. La plupart ont choisi de s’exprimer sous la forme d’un exposé classique bien balancé, argumenté et appuyé sur des grands auteurs et des philosophes célèbres ; les autres se sont risqués, avec succès, au monologue théâtral, y compris l’autodérision et le dialogue avec soi-même. Tous ont accompagné leurs propos de verve et d’humour. Les nombreux lycéens et étudiants, majoritaires dans l’assistance, les enseignants, parents et anciens élèves présents ont spontanément souri et applaudi ces prestations brillantes.

Les résultats du concours d’éloquence

Il n’a pas été facile au jury de départager les performances de tous ces talents, parce que tous les finalistes ont atteint d’excellents niveaux, et différaient à la fois par les sujets traités [3] et par le style (exposé classique, ou parti pris théâtral). Son verdict à finalement récompensé

  • dans l’épreuve du Lycée, Premier prix : Roch Tandonnet, à la fois classique sur la forme et souvent original sur le fond ; Second prix ex aequo : Claire Cassagne, résolument philosophe et très brillante, et Jean Hazet, théâtral et prompt à l’autodérision ;
  • dans l’épreuve des CPGE, Premier prix : Axel Fauvel, très rhétoricien et brillant, parfaitement à l’aise, s’exprimant sans un seul coup d’œil à des notes ; Second prix : Yoann Zarifian, très théâtral et ironique.

Manifestement, les douze finalistes[4]de cette soirée sont bien partis pour réussir, d’abord dans les exposés de leurs études supérieures, puis dans les activités et les métiers où l’expression orale doit être éloquente et convaincante. Eux aussi ont donné raison à Corneille :

« Je suis jeune, il est vrai ; mais aux âmes bien nées

La valeur n’attend pas le nombre des années. »

Le Cid, acte II, scène 2

Vincent BOURGERIE, ancien de hoche (1953-1964), Vice-président de l’Association des Anciens de Hoche.

[1] En 2017, Mmes MM. Sylvie Capella, Marie-Hélène Jacquemin de la Touvière, Eric le Grandic
[2] En 2017, Thomas Legrain
[3] Le Jury attribue un sujet aux deux premiers candidats, un autre aux deux suivants et ainsi de suite, et donc un total de six sujets aux douze.
[4] Outre les lauréats des Prix, ce sont :au Lycée, Estelle Janin, Camille Kombadjian et Pierre Couturier ; en CPGE : Adèle Fousse, Julie Najman, Elisabeth Pichery et Marie Puistienne.

Petite chronique de la corniche « Hoche » 1946 – 1967

La corniche « Hoche » le 2 décembre 1960

Parmi les Classes Préparatoires aux Grandes Écoles (CGPE) du lycée Hoche, la « Corniche », classe préparatoire à Saint-Cyr, occupait une place particulière. Non que l’enseignement académique prodigué aux élèves ait été fondamentalement différent de celui des autres prépas. Mais la vocation des corniches étant spécifiquement la préparation au concours d’entrée à l’Ecole Spéciale Militaire dans la perspective d’une carrière d’officier de l’armée de terre, elle imprimait tant à l’organisation de la classe qu’au comportement des élèves des caractéristiques qui, à de nombreux égards, détonnaient dans les lycées. Comme l’indique François Bonnieux (Corniche 59-60) : « Notre séjour en Corniche pour préparer le concours fait partie intégrante de notre parcours militaire même si nous n’avons que le statut de lycéens civils. En effet, pendant ces années de Corniche, nos vocations militaires s’affirment, nous sommes initiés aux traditions de l’Armée en général et de Saint-Cyr en particulier ».

A sa réouverture en 1946, la corniche ne comprend qu’une option « Sciences ». En 1951 une option « Lettres » voit le jour, réservée en principe, aux bacheliers Philo-lettres et Sciences expérimentales, vite dédoublée entre « Histoire et géographie » et « Langues ». Le concours d’entrée à Saint-Cyr est commun, un même nombre total de coefficients, répartis différemment selon les options, servant à établir un classement unique des candidats malgré des épreuves différenciées. Ce système fonctionnera jusqu’en 1967.

Plus de 20 classes de corniche fonctionnent dans les lycées civils en France métropolitaine et à Alger jusqu’en 1961, et dans les écoles militaires préparatoires. A Paris coexisteront jusqu’à 5 corniches alors que Versailles est le siège d’une compétition entre la corniche « Postes » de l’école Sainte-Geneviève et la corniche « Hoche ».

A cette époque, les candidats sont autorisés à se présenter au concours d’entrée à Saint-Cyr après une seule année de préparation. Si la réussite dès la première année n’est pas rare en option Sciences, elle l’est beaucoup plus en Hist-Gé et en Langues vivantes compte tenu de l’ampleur des programmes. Les effectifs de la corniche Hoche ont oscillé entre une petite vingtaine et plus de soixante-dix élèves, en fonction de l’évolution des besoins d’encadrement des armées liés aux conflits d’Indochine et d’Algérie, et parce que la corniche « Hoche » a été constituée, de 1950 à 1962, par deux entités : une corniche civile constituée des élèves venant de terminer leur cycle d’études secondaires, et une corniche « militaire » constituée de sous-officiers ou aspirants titulaires du baccalauréat et ayant fait acte de candidature à Saint-Cyr. A Versailles, ils logeaient à la caserne d’Artois et suivaient au lycée les mêmes cours que leurs camarades civils. Le général Yves André se souvient : « Engagé volontaire en 1955, j’ai rejoint la corniche militaire de Versailles à l’issue d’un premier séjour en Algérie. Ma scolarité a donc été marquée par deux points essentiels ; il me fallait réussir le concours dès la première année de prépa, sous peine de regagner mon régiment en Algérie comme simple sergent ; par ailleurs j’ai automatiquement bénéficié auprès de mes camarades, du prestige de l’ancien combattant. De ce fait, j’ai échappé à toutes les petites tracasseries qui accompagnent généralement la formation des Bizuths[1] ».

L’ambiance et les traditions

Sauf pour quelques élèves habitant Versailles, la règle de vie était l’internat. La période de la rentrée de septembre au 2 décembre, date anniversaire de la bataille d’Austerlitz, était marquée par les activités de tradition, qui ne concernaient que les élèves civils de la corniche. Les modalités de ce « bahutage[2] » des nouveaux élèves étaient très directement liées aux traditions de l’école de Saint-Cyr. Plutôt physique, pimenté de chants de tradition et d’exercices divers les jeudi après-midi dans le parc du château ou dans les bois de Fausses Reposes, il visait, de la part d’anciens se prenant très au sérieux, à inculquer aux « pékins libidineux et indécrottables les bases élémentaires d’éducation indispensables à un futur élève officier d’active ».Le 2 décembre, les « pékins » de 1ère année de la corniche recevaient leur calot bleu clair et rouge lors d’une cérémonie sur les marches de la chapelle du lycée, en présence du corps professoral et des intégrés de l’année, en grand uniforme, revenus de Coëtquidan pour l’occasion.

Chaque année, une cérémonie d’hommage aux fonctionnaires et élèves morts pour la France était organisée le 11 novembre. En présence du proviseur, du corps professoral et de madame Magny, notre marraine, mère adoptive du Chef de bataillon Henri Magny, Saint-Cyrien de la promotion Mangin (1929-1931), Compagnon de la Libération, mort pour la France le 16 mai 1944 en Italie, la corniche, précédée de son fanion tricolore, clôturait le défilé de toutes les classes du lycée qui se regroupaient autour de la cour d’honneur. Mais jusqu’en 1961, ce sont surtout les évènements d’Algérie, qui ont marqué la vie interne de la corniche, une certaine tension existant alors entre partisans et adversaires – vrais ou supposés – de la politique algérienne du gouvernement, et sans que l’encadrement du lycée ou les professeurs en prennent toujours la juste mesure.

Les professeurs

Tout au long de ces années, la corniche a bénéficié de l’enseignement d’une cohorte de professeurs qui ont marqué les élèves, non seulement par l’étendue de leurs connaissances et leur sens pédagogique, mais aussi, et peut-être surtout, par leur dévouement et leur totale implication dans la réussite de leurs élèves. Les noms sont toujours en mémoire : MM. Trotignon et Bergeron (Histoire-Géographie), Littaye (Physique), Henrion, Bataille et Vivey (Anglais), Durand et Millier (Mathématiques), Nivat (Lettres), Klein, un alsacien à l’accent bien marqué (Allemand), Strich (Allemand). Que dire de la personnalité « folklorique » de monsieur Robert (Physique), commandant de réserve, qui aura marqué des générations de candidats « Sciences » par ses descriptions anatomiques de la machine à vapeur et la taille de ses chevalières en or. Mais c’est sans conteste M. Reverseau (Histoire-Géographie), affectueusement surnommé « Mémé », dont les Cyrards de plus de 10 promotions se souviennent avec le plus de nostalgie. Lors de sa dissolution en 1968, la corniche décidera de lui léguer son fanion comme marque d’estime particulière et en remerciement de son dévouement.

Le concours

Les épreuves écrites étaient organisées alternativement par le Lycée Hoche et l’Ecole Sainte-Geneviève alors que les épreuves de l’oral se tiennent à Paris au lycée Condorcet. Depuis 1960, les candidats devaient être en possession du permis de conduire VL pour passer l’oral. Les épreuves de mathématiques portent souvent sur l’étude de fonctions, variations, courbes dont les coniques, calculs logarithmiques, épreuve d’épure (ombre portée par un solide constitué d’une sphère portée par une pyramide et éclairée par des rayons lumineux à 45° de la verticale – 1951). En physique, le moteur à explosion, principe et rendement ; les montages électriques, générateurs, résistances, moteurs. Autres exemples : « Au nom de quels principes moraux un homme peut-il imposer à d’autres hommes le sacrifice de leur propre vie ? » (Français 1 – 1946) ; « Analysant les qualités de chef, un psychologue contemporain a écrit : la plus parfaite manifestation de la volonté du chef, c’est la ténacité qui vainc tout ensemble et le temps, et les hommes. Expliquez cette affirmation » (Français 1 – 1951) ; « L’Afrique occidentale française : grandes régions naturelles, voies de communication, ressources, perspectives d’avenir » (Géographie – 1951); « La rivalité des maisons de France et de Bourgogne 1363/1491 » (Histoire – 1959). Certaines épreuves paraissent insurmontables aux candidats. En 1958, l’un d’eux, interrogé sur l’angle de deux droites, ira jusqu’à répondre : « j’ai une vocation pour les blindés, je ne vois pas l’intérêt de cette question ! ».

L’importance des épreuves sportives à l’oral du concours est justifiée par la perspective d’une carrière dans les armées. La préparation des épreuves est facilitée à Hoche par l’excellence des installations sportives, le grand gymnase de l’aile des Sciences et le stade du lycée avec ses sautoirs, sa piste et le grand portique dont tous les anciens lycéens se souviennent. L’obtention du brevet de parachutiste prémilitaire donne également quelques points supplémentaires au concours. La Préparation Militaire Parachutiste, organisée à Versailles dans la caserne de Limoges (avenue de Sceaux) est donc très courue des élèves de corniche. Outre les séances d’instruction en semaine lors des demi-journées où il n’y a pas classe au lycée, les élèves bénéficient parfois d’une période d’entrainement groupée de quelques jours pendant les vacances scolaire. Entre avril et juin, les séances de saut en vol ont lieu à Villacoublay ou sur la base aérienne d’Orléans-Bricy.

En conclusion…

Suite à la décision de regroupement de toutes les Corniches dans des établissements militaires d’enseignement et à l’obligation d’une préparation au concours en deux ans, comme pour les autres prépas, la corniche Hoche cesse d’exister en 1967. Entre 1946 et 1967, plus de 900 élèves seront passés par cette corniche Hoche, elle aura donné environ 400 officiers aux armées dont plus de 80 officiers généraux.

Vingt et un d’entre eux, le plus souvent jeunes lieutenants ou capitaines, sont morts pour la France en Indochine, Algérie et Liban, et quatre en service commandé. Ne les oublions pas !

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Général de corps d’armée (2S) André Ranson, ancien du lycée Hoche (1959-1965)

[1] Témoignage du général Yves André, corniche 56/57, Saint-Cyr 57/59.
[2] En référence à l’intégration dans l’ancienne école de Saint-Cyr, bombardée pendant la guerre et nommée le « Vieux bahut ».

Luc Ravel (1975) est nommé archevêque de Strasbourg

Mgr RAVEL lors de son installation épiscopale, © DNA

Notre camarade Mgr Luc Ravel a été installé archevêque de Strasbourg le 2 avril 2017.

Il quitte sa charge épiscopale au Diocèse aux Armées qu’il exerçait depuis 2009.

Luc Ravel a suivi ses classes préparatoires au lycée Hoche dans la classe de Jean Cuenat avant d’entrer à Polytechnique en 1977, puis à l’École nationale supérieure du pétrole et des moteurs en 1980.

Il suit ensuite des études de philosophie et de théologie à l’abbaye Saint-Pierre de Champagne et à l’université de Poitiers, et est ordonné prêtre en 1988.

Il crée notamment le mouvement Notre-Dame de l’Écoute, destiné aux célibataires et personnes seules.

Nous lui présentons amicalement tous nos vœux de réussite dans sa nouvelle mission pastorale.

Louis-Aimé de Fouquières (1967-1977)

Photo prise avenue de Saint-Cloud devant le lycée Hoche au printemps 1977

En ce temps là, il n’y avait sur l’avenue de Saint-Cloud que des 2 CV, des R 16 et des R 4, garées le long du mur d’enceinte du Lycée.

Sur le banc devant la porte d’entrée sont assis trois élèves de la terminale A2, qui attendent l’ouverture des portes.

  • Avec sa célèbre bouffarde, Pascal Arnoux, futur historien,
  • Avec sa mallette, Philippe Lecoustour, alors footballeur amateur, qui deviendra dirigeant du club de handball des Yvelines,
  • Avec un pied sur le banc, Jean Christophe Munoz, qui fera une carrière dans l’assurance, comme votre serviteur.

Philippe Cubaud (1973-1977), administrateur de l’Association des Anciens de Hoche