Les anciens élèves du lycée participent à la Cérémonie du 11 novembre et sont honorés de la présence du Vice-amiral d’escadre (2s) Hervé GIRAUD (élève à Hoche entre 1960 et 1963)

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Intervention de Thomas LEGRAIN Président de l’association des Anciens de Hoche :

Merci, Monsieur le Proviseur, de permettre au lycée de renouer avec cette cérémonie du souvenir auxquels tant d’anciens élèves demeurent viscéralement attachés.

Bravo aux élèves pour leur exceptionnelle implication dans l’organisation de cette cérémonie.

Merci aussi à toi, Amiral Hervé Giraud, d’être aujourd’hui la voix des anciens. A ta remarquable carrière au service du pays, durant laquelle tu as exercé des commandements, occupé des postes stratégiques, traité de relations internationales au plus haut niveau, tu ajoutes une légitimité familiale que beaucoup ici connaissent : le général Henri GIRAUD, ton grand-père, a laissé son nom à l’histoire de France en incarnant l’armée, la nation et la résistance dans ce qu’elles avaient de plus noble. En ce jour où le mot « patrie » retrouve un sens trop souvent oublié, nul mieux que tu ne pouvait l’incarner.

Déroulé de la cérémonie :

10H 15 Rassemblement dans la cour d’honneur Délégués de classe, élus du CVL, membres du conseil d’administration, classes désignées, membres du personnel,
Autorités civiles et militaires,
Porte-drapeaux
10 h 30 Début de la cérémonie Ouverture par le proviseur
10 h 35 Interventions des élèves CVL, élèves de Madame Moynot et Madame Chabert
10 h 45 Intervention d’un ancien élève Amiral Hervé GIRAUD
10 h 55 Déplacement de la délégation dans la cour devant les plaques Elèves élus au CA du lycée et du collège, Proviseur, autorités présentes, Porte-drapeaux
11 h Dépôt de gerbes
(6 à 8 élèves)
Préfet, maire, proviseur, anciens élèves
11 h 05 Appel aux morts de 1915 Elève du CVL
11 h 10 Sonnerie aux morts
Minute de silence
clairon
11 h 15 Marseillaise Chantée par les élèves, dans la cour d’honneur Monsieur Kerhervé
11 h 30 Présentation des travaux des élèves SALLE DES ACTES
11 h 30 rafraîchissements SALLE DES ACTES
A partir de
11 h 30
visite de l’exposition
1914-1918 élèves et blessés réunis
MUSEE

Intervention du Vice-amiral (2s) d’ascadre Hervé GIRAUD

Chers élèves, chers amis

Au lendemain du conflit dont nous célébrons aujourd’hui les héros, la France comptait ses morts :
1 400 000 tués et des centaines de milliers de mutilés sur 8 millions de mobilisés !

Les chiffres sont hallucinants :
1 officier d’Infanterie sur 3 tué, 1 homme de troupe sur 4.
Une moyenne de 890 tués, chaque jour de ces quatre années et demi de guerre
Les 389 noms qui figurent sur les plaques devant lesquelles nous nous recueillerons dans quelques instants, représentent donc les pertes de moins d’une demi-journée de guerre !

Tant de Forces vives, d’intelligences, de volontés, de savoirs – qui avaient mis tant d’années à être crées – disparus, envolés en quelques heures !
Comment s’étonner du déclin qui allait frapper notre Pays après cette tragédie sans précédent dans notre histoire.

Sans compter le chagrin et le désespoir s’abattant sur tant de familles françaises dont peu sortaient épargnées de ce conflit meurtrier!

Les grands chefs comme les autres : Le Général FRANCHET d’ESPEREY avait perdu son frère et son fils, le Général CASTELNAU trois de ses fils, le Maréchal FOCH, son fils unique.

Le futur Président DOUMER avait quant à lui perdu ses quatre fils et son gendre !
Le grand historien Jean Baptiste DUROSELLE se demandait comment les soldats français avaient pu tenir aussi longtemps dans cet enfer.

On peut en effet légitimement s’interroger.

J’y vois pour ma part deux raisons principales :
L’amour de la patrie qui animait chacun de ces enfants de France et la confiance qu’ils éprouvaient à l’égard des chefs qui le commandaient :

Deux notions qui aujourd’hui semblent bien appartenir à un passé révolu !

Toutes ces femmes, Tous ces hommes faisaient partie de ce que l’on appelle la « génération de la revanche ».
Ils étaient nés dans une France meurtrie par la perte de l’Alsace et de la Lorraine, que chacun aspirait à recouvrer.
C’était donc une France qui ne s’avouait pas vaincue.

Jamais même notre pays n’avait vibré d’une telle ferveur patriotique.
C’est sans doute la première fois dans notre histoire que des mères avaient délibérément, élevé leur fils dans la perspective de la guerre.

Car, en ce temps-là, l’amour de la patrie commandait tout.
Cet amour-là, écrivait le Général Henri Giraud – mon grand-père – au soir de sa vie, je l’ai sucé avec le lait de ma mère, je l’ai appris sur les genoux de mon père, je l’ai raisonné par l’étude de l’Histoire, je l’ai fortifié par la vie intense que j’ai menée.”

“Dès mon plus jeune âge, j’ai voulu être soldat pour imiter ceux dont j’avais lu les aventures, qu’ils soient les soldats du Roi, de la République ou de l’Empire (…)
GIRAUD faisait ainsi écho à l’historien Marc Bloch qui disait :
« Il est deux catégories de français qui ne comprendront jamais l’Histoire de France : ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération.”
Qu’il me soit permis d’évoquer – en cette journée du souvenir – quelques faits d’armes de ce soldat d’exception qui a participé à tous les combats de la première moitié du 20 ème siècle, car ce sont ces faits d’armes et cet exemple qui, alors que j’étais sur les bancs du lycée HOCHE il y a 50 ans , constituaient ma motivation la plus profonde et ont fait de moi ce que je suis devenu.
GIRAUD faisait partie de cette cohorte d’officiers hors pair qui avaient nom , DE LATTRE , JUIN ,DE GAULLE et qui avaient été élevés délibérément par toutes les institutions – Famille , Ecole , Eglises , Partis – pour venger la défaite .
Je comprends qu’il puisse être difficile aujourd’hui –pour les élèves que vous êtes- confrontés à des défis si différents, dans un monde qui a subi tant de bouleversements, de comprendre l’état d’esprit qui animait ces jeunes hommes et femmes, mais c’est bien de notre Histoire commune qu’il s’agit et il est toujours bon de savoir d’où l’on vient.

Un bref retour vers le passé donc.

Nous sommes le 30 aout 1914 .La guerre a commencé il y a quelques semaines à peine. GIRAUD, alors capitaine charge une batterie allemande à la tête de sa compagnie sur le plateau de GUISE .Il tombe foudroyé une balle lui ayant traversé la poitrine. Laissé pour mort sur le champ de bataille il est ramassé le lendemain matin par les brancardiers allemands et fait prisonnier.

Son état ne fait guère de doute pour le médecin allemand qui se contente de demander sa religion, et de faire un signe à l’aumônier. Ce n’est que plus tard, en constatant qu’il est toujours vivant, qu’il décide de l’opérer.

– Vous avez de la chance que vos hommes ne vous aient pas emporté dans leur retraite, Monsieur, vous seriez mort maintenant, lui dit-il à son réveil.
C’est en effet le caillot qui s’est formé au cours de la nuit qu’il a passée sur le champ de bataille, qui a sauvé la vie du capitaine GIRAUD.

Un mois et demi plus tard, sa blessure encore largement ouverte, un drain dans le poumon, GIRAUD s’évade au cours d’une odyssée incroyable qui le verra passer par la Belgique, la Hollande, la Grande Bretagne et enfin la France ou il arrive au printemps 1915.

La mère d’un de ses soldats lui écrit alors :
« Monsieur, j’ai appris par des amis votre évasion.
Vous êtes le capitaine d’un fils très cher GEORGES, tué le 17 décembre dernier. Il était caporal dans votre compagnie et si heureux de partir avec vous qu’il considérait comme un dieu.
Notre premier mot en vous sachant libre a été à tous :
« Si Georges était là, s’il pouvait le savoir ! »
Eh bien, moi, sa mère, je viens le remplacer, mon gars tué loin de vous qu’il aimait, et vous dire de sa part l’admiration, la joie profonde que votre évasion nous fait éprouver.
Quoiqu’il vous arrive par la suite, sachez que vous avez été l’idole d’un enfant mort seul, ou presque, parce que nos ennemis l’ont séparé de vous, et que l’amour de cet enfant vous portera bonheur car il vous a béni.
Pardonnez cette longue lettre, n’y voyez que l’hommage d’outre tombe d’un soldat qui vous adorait et croyez aux sentiments d’admiration de sa mère. »

La formulation peut paraitre aujourd’hui un peu naïve, mais c’est le témoignage d’une mère qui a perdu son fils et à ce titre, elle mérite le respect .Elle reflète bien ce patriotisme ainsi que cette confiance dans la personne du Chef que j’évoquais au début de mon propos.

Dès son retour en France, GIRAUD reprend sa place au combat et C’est lui qui, le 23 octobre 1917, à la tête de son bataillon, s’empare du Fort de la Malmaison tenu par la Garde impériale du KAISER. Les mitrailleurs allemands s’étaient enchainés à leurs armes pour s’empêcher de reculer.

Car des deux cotés du Rhin, la Patrie était une religion !

Il y a quelques années, vivait encore un des soldats qui avait conquis avec le commandant Giraud le fort de la Malmaison. Il s’appelait Joseph PAULI. Il avait 1O4 ans. Je suis allé le voir. Il m’a raconté la guerre, Les explosions, les gaz, la boue, les cris des blessés tombés entre les lignes ennemies et en proie, la nuit, aux attaques des corbeaux. Bref, l’enfer sur terre. Puis le très vieux soldat m’a dit en me pressant très fort les mains et les yeux embués de larmes :

Pour nous, GIRAUD, c’était un dieu!”.

GIRAUD termine la guerre avec cinq citations. Mais son corps a souffert et il va être mis pendant deux ans en position de « non activité » et va même songer à quitter l’Armée tant sa blessure au poumon le fait souffrir.

Les autres ne sont pas mieux lotis : le futur Maréchal JUIN a perdu son bras droit ! DE LATTRE a été blessé 4 fois et gazé deux fois ! Lui aussi, devra faire un long séjour au Mont Dore pour se refaire une santé.

Des 4 que je citais précédemment, seul DE GAULLE sort physiquement indemne,
Mais il est moralement très déprimé d’avoir passé deux ans en captivité et n’avoir pas participé aux combats décisifs et donc à la victoire.

Ces quelques exemples illustrent bien la foi dans leur pays qui animait ces hommes et ces femmes.

Je souhaiterais pour terminer, montrer par deux derniers témoignages, comment la détermination, le courage et l’Aura d’un chef peuvent –dans des moments de grande détresse personnelle ou de désespoir d’un peuple entier – influer sur le cours des évènements.

Au Maroc, entre les deux guerres, où LYAUTEY l’a appelé à ses cotés pour conduire la Guerre du RIF, GIRAUD a sous ses ordres BOURNAZEL

BOURNAZEL, c’est l’homme à la veste rouge, un Héros qui a fait rêver toute une génération d’officiers, celle de vos de vos grands et arrière grands-parents.

Car l’homme était entouré d’une légende : Il portait toujours au combat une veste rouge qui aurait du le rendre particulièrement vulnérable aux coups de ses adversaires, mais c’est tout le contraire qui se produisait car ses ennemis pensaient que cette veste rouge le rendait invincible, que les balles ricochaient dessus et se retournaient contre ceux qui avait tiré.

Et bien cet homme, un soir, assiégé par ses ennemis, après des aventures sans nom où il a vécu jusqu’aux extrémités de la peur, ce brave parmi les braves, a connu sa nuit de Gethsémani qu’il a racontée ainsi :
“J’ai fait le tour de ma pauvre défense. J’ai causé avec les hommes et j’ai constaté qu’il en manquait encore une vingtaine environ.
Je me suis assis, j’ai mis ma tête dans mes mains et je me suis mis à pleurer doucement. J’ai pleuré de détresse morale, je le confesse aujourd’hui, j’ai pleuré de souffrance physique.
J’ai pleuré en me suppliant d’arrêter mes larmes et je n’ai pu retrouver mon calme qu’au moment ou dirigeant ma pensée vers Dar Caïd Medboh, la silhouette du colonel GIRAUD m’est apparue.
Dans mon désarroi, je voyais ce magnifique soldat toujours confiant malgré les épreuves nombreuses auxquelles il était soumis. Alors je me suis raccroché à cette évocation et j’ai séché mes yeux, honteusement.”

Dernier exemple enfin lorsque WINSTON CHURCHILL premier ministre du gouvernement britannique apprends le 17 Avril 1942 , au cours du deuxième conflit mondial et alors que les armées allemandes volent de succès en succès l’évasion du général d’Armée Henri GIRAUD de la forteresse de Königstein, ou il était retenu prisonnier en plein cœur de l’Allemagne- forteresse dont personne ne s’était à ce jour évadé – en se laissant glisser le long d’un à-pic de 45 mètres à l’aide d’un câble qu’il avait confectionné lui-même pendant ses deux ans de captivité,

Il déclame dans un discours fameux devant le parlement de Westminster :
“Tant qu’il y aura des Hommes comme le Général GIRAUD, ce vaillant guerrier que nulle prison ne peut retenir, ma confiance dans l’avenir de la France demeure inébranlable”.

Je vous incite donc Mesdames , Messieurs , chers élèves – en cette journée du souvenir – à méditer ces exemples car même s’ils se réfèrent à une période de notre histoire, qui pour vous qui êtes naturellement et heureusement tournés vers l’avenir, fait partie d’un passé très ancien, ils témoignent de vertus intemporelles.

Qui sait si vous, élèves du Lycée HOCHE – et je pourrai adresser le même message à des élèves de lycées Allemands de BERLIN, DUSSELDORF ou COLOGNE – car heureusement désormais, et espérons le pour toujours, la France et L’Allemagne sont de fidèles et loyaux partenaires , qui sait donc si vous n’aurez pas un jour à puiser au tréfonds de vous-même pour faire prévaloir les valeurs qui ont fondé nos pays et notre civilisation , contre une barbarie dont chaque jour qui passe nous montre les contours effrayants.

Je suggère donc à chacun d’entre vous, dans l’enceinte de ce beau lycée de Versailles- ville rendue célèbre par le plus grand de nos Rois- à vous inspirer de la devise du maréchal de Fabert qui servait ce grand Roi et qui disait :

« Si pour empêcher qu’une place que le Roi m’a confiée ne tombe aux mains de l’ennemi, il me fallait mettre sur la brèche ma personne, ma famille et mon bien, je n’hésiterais pas un seul instant à le faire »

Je vous remercie.

A propos de l’amiral GIRAUD :

Entré à l’école navale en 1966, le VICE AMIRAL D’ESCADRE GIRAUD a servi la marine pendant 40 années au cours desquelles il a exercé 5 commandements à la mer, dans l’Océan Indien, l’Océan Pacifique, au sein de l’Escadre de l’Atlantique et de la Force d’Action Navale basée à Toulon.
Il est diplômé de l’école de guerre et du cours supérieur interarmées, du centre des hautes études militaires et de l’institut des hautes études de la Défense Nationale, ainsi que de la « Kennedy School of Government » de l’université américaine de Harvard.
Il a connu 5 affectations d’Officier Général, dont le commandement des forces maritimes et de la zone maritime de l’océan Indien et a terminé sa carrière comme directeur de la Coopération Militaire et de Défense au Quai d’Orsay.
L’Amiral Giraud est le petit fils du Célèbre Général GIRAUD.

Paul Faggianelli, ancien conseiller principal d’éducation du lycée Hoche nous a quittés

Chapelle du Lycée Hoche

Chapelle du Lycée HocheAjaccio (Corse).
Cécile Faggianelli, son épouse, ses enfants et petits-enfants ont la tristesse de faire part du décès de Paul Faggianelli, ancien conseiller principal d’éducation du lycée Hoche de Versailles, survenu le 2 octobre 2015, à l’âge de 79 ans, à Ajaccio. Cet avis tient lieu de faire-part. Immeuble Murano C, résidence Parc Lucie, Route des Sanguinaires, 20000 Ajaccio
La levée du corps aura lieu le lundi 5 octobre 2015, à 14 heures, en l’espace funéraire : Morelli, boulevard Louis-Campi, la Rocade.
La cérémonie religieuse sera célébrée, à 15 heures, en l’église de Bocognano. L’inhumation suivra au cimetière de Bocognano.
La famille remercie l’équipe du service de réanimation du centre hospitalier d’Ajaccio et le SAMU 2A pour leur gentillesse et leur dévouement. Cet avis tient lieu de faire-part et de remerciements.

Retour sur la conférence d’Antoine BROWAYES, Directeur de recherche au CNRS, au lycée Hoche le 7 octobre 2015

 
 
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Antoine BROWAEYS fait partie des physiciens expérimentateurs (plutôt que théoriciens). Ancien de Hoche (Maths HX et P’ en 1990-92), il a intégré l’ENS de Cachan, et a été Major de l’agrégation de physique. A l’Institut d’Optique de Paris (CNRS), il a réalisé son doctorat (en 2000) puis passé deux ans à Washington (National Institute of Standards and Technology) ; depuis 2010, il est Directeur de recherche au CNRS, à l’Institut d’Optique à Palaiseau, à la tête d’une dizaine de physiciens, et enseigne également à Polytechnique.
Sa conférence du 7 octobre 2015 a porté sur « Le cirque quantique : comment dompter des atomes avec des lasers ».

1. Contexte et bases des recherches d’Antoine BROWAEYS

Le contextede ses recherches est la physique quantique, vieille d’un bon siècle, en préambule à sa conférence, Antoine BROWAEYS rappelle une phrase célèbre de l’une des grandes figures ayant posé les fondements de la mécanique quantique, le Pr. Erwin SCHRÖDINGER déclarant en 1950 qu’on ne peut pas faire d’expériences avec un seul atome….,et Antoine BROWAEYS nous a montré combien les choses ont changé après cette affirmation.
Ses expériences multiples de domptage des atomes utilisent

  • des atomes de rubidium (Rb), qui ont 37 électrons : rappelons que les électrons sont placés, par rapport au noyau de leur atome, sur des orbites de rayon croissant caractérisé par un nombre entier n(d’autant plus élevés que n est grand) et correspondant à autant d’états, de plus en plus « excités (en s’éloignant du noyau) », c’est-à-dire de plus en plus énergétiques ;
  • le laser, émetteur de Lumière Amplifiée par Stimulation d’Emission de Radiations, sert de « fouet du dompteur » émettant quelques mW (milli-Watts), c’est-à-dire à piéger les atomes, à les refroidir (pour réduire leur énergie cinétique), à les voir et à les manipuler,
  • les dits atomes et leurs électrons, qui font partie des objets quantiques, soumis à la physique du même nom.

Elles se déroulent dans le domaine d’application des lois de la physique quantique, dans le royaume des nanomètres et micromètres cube (1 nm = 1 milliardième de mètre ; 1 µm³ = 1 millionième de m³)
Plusieurs grandes expérimentations de capture et d’étude d’objets quantiques ont eu lieu avant celles de l’équipe d’Antoine BROWAEYS, et sont décrites au paragraphe 3.

2. Le concept « ridicule » de SCHRÖDINGER

L’observation des objets quantiques montre que chacun d’eux peut-être « simultanément dans plusieurs états » à la fois, et c’est en apparence aussi paradoxal (et ridicule aux yeux de SCHRÖDINGER) que d’avoir par exemple un même chat simultanément vivant et mort (on sait ainsi que SCHRÖDINGER a laissé son nom à la célèbre expérience de pensée du chat de SCHRÖDINGER).Par exemple,

  • un photon peut « simultanément »suivre deux chemins distincts,
  • en avançant sur un chemin, il peut se « couper en deux puis se recomposer » ,
  • un même électron peut se trouver soit dans une orbite (un étage) soit dans un autre, pouvant être « à la fois dans son état fondamental et dans un état excité ».

D’autre part, même avec des photons préparés de façon identique on ne peut pas prévoir à l’avance leur état à la fin de l’expérience.C’est l’aléatoire caractéristique de la physique quantique.

3. Le piège de H DEHMELT : l’oscillateur à électron unique (1973)

L’électron capturé dans ces expériences est comme une bille dans un bol : pour qu’il y reste il est nécessaire que son énergie soit inférieure à celle lui permettant de sauter au dehors du bol. Pour la maintenir dans cette condition, on utilise la force de LORENTZ en le soumettant à ces champs électro-magnétiques. Ainsi DEHMELT a-t-il pu immobiliser pendant 8 mois un électron et mesurer ses propriétés, notamment son moment magnétique avec une précision fantastique, confirmant à cette occasion les calculs desthéoriciens qui à l’époque était moins précis que l’expérience ; le Prix Nobel a couronné ses travaux.

4. Les captures d’atomes – les apports de l’Institut d’Optique

Historiquement, une méthode pour voir des atomes utilisait un microscope à effet tunnel, permettant de voir la répartition d’atomes sur une surface, mais elle ne permettait pas de voir un atome seul, isolé dans l’espace. Au contraire dans les expériences de l’Institut d’Optique, un faisceau lumineux issu d’un laser est envoyé sur un atome isolé, et on l’observe ainsi à l’aide d’une caméra, pourvu que la fréquence de cette lumière soit résonante avec celle que l’atome peut absorber pour passer d’un de ses états à un autre. L’atome diffuse alors la lumière, il fluoresce.
Actuellement, au laboratoire de l’Institut d’Optique d’A. BROWAEYS, c’est le champ électrique d’un laser qui est utilisés pour créer un dipôle (dans lequel les particules chargées + sont séparées de celles chargées -), tirer l’atome vers le point focal du laser, et le piéger ainsi dans un cube de 1 μm³, après avoir refroidiles atomes tout près du zéro absolu en les bombardant des lumières croisées de plusieurs lasers.
La pince optique ainsi utilisée est bâtie à l’aide des lasers en question, résonnant avec les atomes visés et réalisant ainsi un piège de 1 µcm³, des caméras, les atomes de rubidium à l’état de vapeur. Cette installation exige le concours quelques 3 personnes x années et 300 k€.
Avec les atomes ainsi piégés, le laboratoire de l’Institut d’Optique a pu

  • provoquer des « oscillations de Rabi », c’est-à-dire transférer « sur mesure » 1 électrons d’un niveau (c’est-à-dire d’un état) à un autre,
  • mesurer les forces d’interaction des atomes, dans des expériences où le nombre des atomes et leurs distances respectives varient, et ainsi confirmer par expériences les calculs théoriques (anciens) de Van der Waals.

5. Applications

Grâce à cette ingénierie quantique, trois grandes applications sont déjà en développement :

5.1 La simulation quantique

Sur le plan purement scientifique, elle vise comprendre comment passer des lois de la physique quantique (applicables à « l’infiniment petit », au stade de l’atome) à celle des objets courants, qui est celui des moles de la chimie (rappel : 1 mole = 1023 molécules élémentaires) par le biais de simulation matérielles et non de calculs (trop difficiles à mener).

5.2 Perfectionner des technologies

Sur le plan très pratique (industriel), on peut citer, entre autres retombées de cette simulation quantique, la supraconductivité simulée, qui pourrait permettre de mieux comprendre la supraconductivité à haute température et pourrait notamment être la source de nouveaux procédés de stockage de l’électricité, de renforcements des alliages métalliques, et de gains considérables sur les rendement des moteurs électriques.

5.3 L’ordinateur quantique

En y utilisant les ordinateurs quantiques qui peuvent théoriquement mener plusieurs calculs en parallèle en utilisant les lois de la mécanique quantique – on pourrait accélérer la vitesse de fonctionnement des ordinateur et la résolution des algorithmes, alors que les limites de la miniaturisation continue et croissante des mémoires (Loi de Moore) commencent à se faire sentir ; un ordinateur sensé être fondé sur ces principes est déjà produit au Canada mais ses réels apports innovants, et ceux de ses versions futures, restent encore à prouver.

6. Conclusion

Antoine BROWAEYS nous a ainsi fait découvrir des découvertes récentes de l’infiniment petit, après que Frédéric DAIGNE, lors de la conférence précédente à Hoche, nous avait conduit dans celles de l’infiniment grand (les galaxies), en nous présentant les sursauts gamma, qui parcourent des milliards d’années-lumière. Comment ne pas penser : autour de nous, dans de l’Univers, que d’impressionnantes réalités, démesurées pour nous vers les deux infinis, déjà perçues par Blaise PASCAL !

En conclusion de la conférence, des salves d’applaudissements, puis des questions spontanées, ont fusé de la part des quelques 160 élèves visiblement très intéressés, et des dizaines de professeurs et anciens élèves.
A l’heure de ce compte rendu, nous renouvelons à Antoine nos vifs remerciements.

Téléchargez le diaporama de la présentation en PDF

Lettre d’information de l’Association des Anciens de Hoche – Octobre 2015

Chère ou cher camarade,

Loïc TOUSSAINT de QUIEVRECOURT, Proviseur du lycée Hoche et moi-même avons l’honneur de vous inviter à la cérémonie en hommage aux anciens élèves du lycée Hoche tombés au champ d’honneur pendant la guerre de 1914-1918 le mardi 10 novembre 2015 à 10 h 30 au lycée Hoche, 73 avenue de Saint Cloud 78000 Versailles. L’Amiral Hervé GIRAUD, ancien de Hoche (1960-1963) prononcera une allocution au nom de tous les anciens élèves lors de cette cérémonie.
RSVP par e-mail : 0782562l@ac-versailles.fr ou par téléphone : 01 30 84 08 74

Le lycée a entrepris de rénover les plaques commémoratives des anciens élèves du lycée Hoche morts pour la France. Vous pouvez les voir en cliquant sur le lien ci-après :
http://www.amismuseehoche.fr/histoire-lycee/plaques-commemoratives/plaques-commemoratives.php
L’Association des Anciens du lycée Hoche a décidé de contribuer au financement de la rénovation, aux côtés du lycée, de la région Ile-de-France, du département des Yvelines, de la mairie de Versailles, du Souvenir français, du Comité d’entente Versailles et du ministère de la défense. Le coût total de la rénovation est de 20.000 euros.
Nous souhaitons faire appel à la générosité des anciens pour faire un don à l’Association afin que nous puissions contribuer à la rénovation à hauteur de 1000 euros.
Nous comptons sur vous pour nous adresser un don en ligne (via le système de paiement du site www.ancienshoche.org ou par chèque à l’ordre de l’Association des Anciens de Hoche – 73 avenue de Saint Cloud 78000 Versailles).

L’Association des Anciens de Hoche, par l’entremise d’Héléna PERROUD, ancienne du lycée (1984-1989) et membre du Conseil d’Administration de l’Association – amie de Gérard CAUSSE – vous propose de nous retrouver à l’occasion d’une soirée musicale dans la prestigieuse Salle Gaveau (45, rue La Boétie 75008 Paris) le lundi 23 novembre 2015 à 20h30.
Gérard CAUSSE est l’un des plus grands altistes au monde, qui a beaucoup fait pour mieux faire connaître cet instrument souvent discret, « coincé » entre le violon et le violoncelle. Il a imaginé pour Gaveau un « Voyage en Orient » sur les pas de Segalen, en mêlant pièces du répertoire et création. Si vous voulez en savoir plus: www.sallegaveau.com.
Si vous souhaitez participer à ce concert et au cocktail qui suivra dans l’un des salons privés de Gaveau réservé pour l’occasion à l’Association des Anciens de Hoche, merci d’adresser avant le 01/11/2015, un chèque de 70 euros/personne à l’attention de Prima la Musica à l’adresse suivante : Héléna Perroud – 8bis, rue Victor André Robert 78150 Le Chesnay.
Pour ceux d’entre vous qui souhaiteraient assister en plus à un concert privé de Gérard CAUSSE à Versailles le vendredi 11 décembre 2015 à 20h30, en écho à celui de Gaveau, merci d’adresser, avant le 01/11/2015, un chèque de 100 euros/personne à la même adresse, toujours à l’attention de l’association Prima la Musica. Un reçu fiscal vous sera délivré (coût réel du concert : 34 euros/personne). Pour toutes précisions merci de contacter Héléna Perroud à l’adresse suivante: helena.perroud@neuf.fr

Tous les anciens de Hoche sont invités à assister le 2 décembre 2015 à 19h30 à la conférence que l’Association organise autour de Michel ZINK, Professeur au Collège de France, Membre de l’Institut, Ancien élève de l’ENS. Il interviendra sur le sujet suivant : « Bienvenue au Moyen-Âge : s’évader et se retrouver ».
Cette conférence aura lieu dans le grand amphithéâtre du lycée Hoche (73 avenue de Saint-Cloud 78000 Versailles).
Compte tenu des conditions de sécurité actuelles pour l’accès au Lycée, je vous serais reconnaissant de bien vouloir me confirmer votre présence par e-mail : contact@ancienshoche.org.

conference-de-michel-zink-professeur-au-college-de-france-au-lycee-hoche-le-2-decembre-2015

Bien amicalement,

Thomas LEGRAIN,
Président de l’Association des Anciens de Hoche