Réaction à l’intervention de Gaston BATAILLE lors de son intervention dans le cadre de la conférence organisée le 20 novembre 2013 par l’Association des anciens du lycée Hoche

 

Le texte ci-joint est la retranscription de l’exposé introductif de M. Gaston Bataille sur la pédagogie de l’anglais lors de la réunion du 20 novembre 2013 au Lycée: exposé qu’il a voulu bref, mais prolongé par le jeu des questions et réponses auquel il s’est prêté.

Etant sans doute parmi les plus familiers de ses conceptions et de ses méthodes pour l’avoir eu comme professeur à Hoche pas moins de cinq années entre la sixième et les classes préparatoires (puis comme colleur un an de plus pour faire bonne mesure!), et ayant le plaisir de continuer à parler régulièrement de langue anglaise avec lui depuis lors, je me suis permis de contribuer avec quelques souvenirs et quelques réflexions à ce débat – dont je tente de rendre compte ici.

Première conviction forte de M. Bataille, celle de l’absurdité du dogme, longtemps (et peut-être aujourd’hui encore) en vigueur, de l’utilisation exclusive en classe de la langue étrangère – le professeur étant censé s’interdire tout recours au français dans une pseudo-immersion qui est évidemment inopérante dans le contexte d’un cours.

Illustration qui vient à l’esprit: si l’élève ne comprend pas une expression anglaise simple, n’est-il pas illusoire en effet d’escompter qu’il comprenne davantage une périphrase inévitablement plus complexe visant à la lui expliquer – alors que quelques mots de français permettent immédiatement de le « remettre sur les rails »?

Deuxième notion qu’il nous rappelle: un mot isolé ne présente guère d’intérêt; il prend sa valeur associé aux autres mots qui l’entourent.

On se souvient ici de son insistance à exiger de ses élèves qu’ils s’attachent à faire des phrases entières en réponse aux questions qui leur sont posées.

Réflexion complémentaire à ce propos: c’est bien par des successions de phrases complètes, construites autour de thèmes divers, qu’on assimile les mécanismes linguistiques qui doivent ensuite devenir automatismes.

Autre point évoqué dans son exposé, le recours à l’interrogation.

Là aussi, souvenir de cours où les élèves étaient sans cesse incités à poser eux mêmes des questions à leurs camarades, se trouvant ainsi conduits à adopter un comportement actif.

Plus généralement à ce sujet, on repense à la panoplie des  moyens employés par M. Bataille pour amener les élèves à sortir de la gangue de timidité ou de crainte de ridicule qui les retient souvent d’oser s’exprimer dans la langue étrangère dont ils font l’apprentissage, et susciter leur  « activisme »: entre autres, injonctions vigoureuses de « Speak up! » au lieu de marmonner confusément; recours au chant entonné par la classe où la peur de mal s’exprimer se dilue dans l’exercice collectif… – outre la sélection  pour chaque cours de textes aux mots soigneusement choisis qui éveillent l’attention et stimulent l’appétit de la langue, qu’on garde encore parfois en mémoire un demi-siècle plus tard.

Enfin, sur le recours aux outils techniques audiovisuels ou autres: en réécoutant M. Bataille, les anciens présents n’ont pu que convenir que, si ceux ci peuvent sans doute être employés utilement en soutien de l’enseignement du professeur, ils ne sauraient en aucun cas se substituer à lui.

Daniel Debomy, élève au Lycée Hoche de 1955 à 1966

 
 
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