In memoriam Michel Garibal (1935-2021)

Michel Garibal

C’est une grande perte que les anciens de Hoche viennent d’éprouver en la personne de Michel GARIBAL.

Michel GARIBAL, c’était d’abord une carrière professionnelle remarquable : diplômé de l’IEP de Paris, licencié en droit, DESS de Sciences Economiques, il était reconnu comme un grand journaliste économique au travers de sa collaboration aux Echos, à Radio-France, ou encore au Figaro Magazine. Longtemps président de l’association des journalistes économiques et financiers, il avait été aussi maître de conférences à l’IEP de Paris.

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Jacques Chirac, ancien de Hoche

Jacques Chirac jeune (Sipa)

Dans l’émotion nationale qu’a provoquée le décès de Jacques Chirac le 26 septembre 2019 est remontée l’évocation d’une courte période de sa vie: son passage au lycée Hoche.

Reportons-nous à ce que Jacques Chirac dit lui-même dans ses mémoires : il est entré au lycée Hoche à Saint-Cloud, ville où ses parents s’étaient provisoirement installés en 1945, à leur retour en région parisienne. Il s’agissait de l’annexe de Saint-Cloud, devenue aujourd’hui l’un des sites du lycée Alexandre-Dumas. Chirac précise qu’il s’en fit exclure en raison de tirs de boulettes de papier sur son professeur de géographie. L’année suivante, la famille s’installe à Paris et le futur président rejoint le lycée Carnot. D’après ses mémoires, c’est là qu’il passe son baccalauréat, qu’il obtient avec mention assez bien en 1950. Le court passage au lycée Carnot dont parlent certaines gazettes aura donc durée 4 ans. Et que dire du cours Hattemer, que mentionne le Figaro.fr ?

Il paraît établi qu’il passe quelque temps en Maths Sup au lycée Louis-le-Grand, où son père l’a inscrit. Heureusement pour sa propre carrière, il finit par rejoindre Sciences Po plutôt que de préparer Polytechnique.

Le bref passage à l’annexe de Saint-Cloud confère à Jacques Chirac la pleine et entière qualité d’Anciens de Hoche, et c’est pourquoi nous nous associons pleinement à l’hommage national rendu à cette personnalité hors du commun.

Annie Mauras, professeur de prépa HEC, nous a quittés

Annie Mauras

Annie Mauras
Annie Mauras en cours

L’Association a eu la tristesse d’apprendre le décès d’Annie Mauras, professeur d’histoire et géographie économiques, survenu le 29 novembre 2018.

Annie Mauras a enseigné aux classes préparatoires commerciales du lycée Hoche de 1980 à 2003. Elle démontrait une évidente passion pour la discipline qu’elle enseignait. Affectueusement baptisée Momo, elle se dévouait totalement à la réussite de ses élèves. Elle laisse un souvenir ému à tous ses anciens élèves.

Un dernier hommage lui a été rendu lors de la messe de rentrée des prépas mardi 8 janvier 2019 à 18h30, à la chapelle du lycée Hoche. Certains de ses anciens élèves étaient présents et ont présenté de vibrants et émouvants témoignages à sa mémoire. Continuer la lecture de « Annie Mauras, professeur de prépa HEC, nous a quittés »

Roger Cans – 1945-2018

Roger Cans – 1945-2018

Il avait la passion du voyage, de la nature, des autres… Il était modeste, ne recherchait pas la lumière, mais chacune de ses interventions, chacune de ses conférences faisait mouche. Journaliste dans l’âme, il était passé par Nice-Matin, La Voix de l’Amérique, mais était surtout devenu « le » journaliste du Monde pour les questions d’environnement, bien avant qu’on parle d’écologie.  Auteur de nombreux ouvrages, conférencier infatigable, il plaidait sans relâche pour l’environnement sans jamais sacrifier aux modes ni aux courants. Il était aussi à l’aise et passionné dans une émission-vedette de la télévision que dans une salle des fêtes de la campagne mancelle.

Il se méfiait des Khmers verts… et même des Verts tout court. Amoureux fou de la nature, il s’était retiré en Mayenne, dans sa « thébaïde » comme il l’appelait, et était toujours disponible pour faire profiter chacun de son immense culture et de sa très grande expérience.

Il avait passé plus de 10 ans au lycée Hoche, et il lui était arrivé de participer à une de nos assemblées générales : tous ceux qui ont eu la chance de le côtoyer se rappelleront sa gentillesse naturelle, son intelligence aiguë… il était de ceux qu’on voulait avoir comme ami.

Le Monde du 30 novembre 2018 dernier lui a rendu un hommage vibrant.

Philippe-Georges CAPELLE
Décembre 2018

Bibliographie

Le monde poubelle, First Ed, 1990
La bataille de l’eau, Le Monde, 1994
Tous verts, Calmann-Levy, 1994
Cousteau, captain Planet, Sang de la Terre, 1997
Tazieff : le joueur de feu, Sang de la Terre, 1998
En effeuillant l’Amérique, Denoël, 2001
La ruée vers l’eau, Gallimard, 2001
Pour que vive la terre, 2003
Petite histoire du mouvement écolo en France, Delachaux et Niestlé, 2006
Théodore Monod : savant tout terrain, Sang de la terre, 2009

In memoriam Paul DOURY, ancien de Hoche (1936-1946) – Un Grand Monsieur

Paul DOURY était doué, très doué.

Nous nous sommes rencontrés, nous avions tous deux une dizaine d’années. Il était mon aîné de deux ans. C’était le début de la seconde guerre mondiale, mais nous ne savions pas ce qu’elle allait être. L’avenir était plus qu’incertain pour tous.

Après le bac, et la guerre, ce furent les études à Paris et, même si nous n’avions pas choisi la même voie, souvent nous avons fait le voyage ensemble sur la ligne Versailles Rive droite – Saint Lazare. Paul était volontiers bavard et moi aussi. Nous avons refait le monde à maintes reprises, bercés – ou plutôt secoués – par des wagons qui avaient été modernes au début du vingtième siècle, mais beaucoup moins dans les années 50… Il m’a souvent énervé : quel que soit le sujet abordé, il en savait toujours plus que moi, notamment en histoire. Il voulait faire de la médecine. Il s’est présenté au concours d’entrée à l’école de Lyon qui formait les « médecins coloniaux ». Il a été reçu. Il était doué.

Il fut, à ce titre, comme il le raconte dans l’un de ses livres « l’un des tous derniers élèves d’Henry Foley » (Henry Foley, pour qui l’ignore, fut celui qui découvrit le rôle du pou comme agent de transmission de certaines maladies – notamment la « fièvre récurrente mondiale »). Paul fut d’abord affecté dans le Hoggar, puis dans le sud saharien, avec la dureté du climat et les risques sanitaires que comportaient de tels séjours pour lui et les siens. Comme tous ses collègues, il était médecin, tous les jours, 24heures sur 24, sept jours sur sept, 365 jours par an, avec toutes les tournées dans le « bled » que cela supposait. Il s’est passionné pour son métier qui sauvait des vies, luttant contre les maladies épidémiques ou endémiques. Il a été un des artisans de l’œuvre effectuée par les médecins français pour doter ces régions des premiers éléments d’un système de soins cohérent et d’un système hospitalier. Après ce séjour africain, il est remonté dans le Maghreb, plus précisément au Maroc, où il a exercé à l’hôpital Mohammed V des forces armées marocaines et à la faculté de médecine de Rabat.

Un jour, un de ses collègues lui a demandé de l’aider à préparer l’agrégation de médecine. Comme il me l’a raconté, il s’est dit, à cet instant « au fond, pourquoi je ne me présenterais pas à ce concours ? ». Ce qu’il fit et fut reçu. Il était très doué !

Agrégé de médecine, il a été titulaire de la chaire d’hygiène à l’hôpital militaire du Val de Grâce, où il a terminé sa carrière comme « médecin général inspecteur ».

Mais la retraite n’a pas signifié pour lui l’arrêt de toute activité. La recherche historique avait toujours été une passion inassouvie. Il a repris ses études et les a continuées jusqu’à obtenir un doctorat d’histoire le 28 juin 2006 à l’université Paris IV, avec comme sujet « Lyautey et le Tafilalet ». Il s’était toujours demandé pourquoi son grand-père avait quitté l’armée avant la limite d’âge et, un jour, lors de ses recherches, il a trouvé une annotation de Lyautey ainsi libellé « affaire DOURY réglée ». Il a voulu comprendre ce dont il s’agissait. Lyautey avait décidé, de sa propre autorité, en pleine guerre européenne d’entreprendre une opération de grande envergure visant à couper le « bloc berbère » en deux à travers le Moyen Atlas, avec la jonction des troupes de la région de Meknès au nord-ouest avec celles de Bou Denib au sud-est, c’est à dire d’occuper le Tafilalet, berceau de la dynastie marocaine : il escomptait des bénéfices symboliques considérables pour un coût minime. En 1917, cette opération eut lieu, mais elle entraina un soulèvement général des tribus l’année suivante, qui s’étendit jusqu’à la Moyenne Moulouya et qui dura jusqu’en 1917, malgré l’appui des autorités militaires algériennes et se termina par un retrait des troupes françaises. Lyautey, loin d’assumer son erreur en fit porter la responsabilité au lieutenant-colonel DOURY, commandant de l’unité mobile de Bou Denib, dont la carrière prometteuse fut brisée net. Jacques Frémeaux, président de son jury de thèse a loué la qualité de son travail et de son objectivité (bien que le sujet ait été traité par le petit-fils de l’intéressé, « l’étude n’en demeure pas moins impartiale et la démonstration parait difficilement contestable »). J’ai assisté à la soutenance de sa thèse. Tout le monde a été impressionné. Il était vraiment très très doué.

Il était président d’honneur de « La Rahla, Amicale des Sahariens ». Il avait été élu, en 1993, membre correspondant de l’Académie de médecine. Ces deux titres sont, d’une certaine façon un résumé de sa vie.

Lorsqu’il a appris qu’il était atteint de la maladie de Parkinson, il m’a dit cette simple phrase : « je sais ce qui va se passer ». Il a été d’une étonnante lucidité jusqu’au dernier moment. C’était un « Grand Monsieur ».

Je ne voudrais pas terminer ce petit message sans rendre hommage à son épouse Micheline et rappeler que s’il fut un travailleur acharné, ceci ne l’a pas empêché de créer une famille avec elle, ses trois filles et son fils, que je salue ici.

A titre personnel, je voudrais dire qu’il fut un ami solide et fidèle, même si nos métiers respectifs ont maintenu entre nous une distance certaine au plan géographique.

Merci à l’association des Anciens de Hoche d’avoir permis de nous retrouver.

Guy Vidal (1934-1946)

Gaston Bataille, professeur d’anglais à Hoche entre 1946 et 1978, nous a quittés

gaston-batailleNous avons appris avec grande tristesse le décès de Monsieur Gaston Bataille, ancien professeur agrégé d’anglais au lycée Hoche (de 1946 à 1978), survenu le 2 octobre 2015. A l’âge exceptionnel de 101 ans, il continuait à s’intéresser activement à la grammaire et l’étymologie de la langue anglaise. Nous avons eu ainsi le grand plaisir de nous réunir autour de lui, à Hoche, en 2013 et 2014 : avec sa vivacité intellectuelle intacte, il nous avait commenté ses méthodes, inventives et pragmatiques, qui immergeaient efficacement ses élèves dans la langue anglaise. De plus, son travail approfondi sur l’étymologie a été publié sur le site Internet des Anciens, en août 2015.

Très connu, et apprécié par ses anciens élèves, il laisse le souvenir d’un grand professeur, et d’un homme attachant. Nous exprimons notre profonde sympathie à sa famille, notamment ses trois fils, Jean (Hoche 1961), Alain (Hoche 1963) et Michel (Hoche 1965) et son petit-fils Christophe Bataille (Hoche 1989)

Annonce du décès de Gaston BATAILLE dans le Figaro du 10-11 octobre 2015

Pour le Conseil d’administration de l’Association des Anciens Élèves du Lycée Hoche
Vincent Bourgerie, Vice-président