
Le banquet de l’Association des Anciens élèves du lycée de Versailles, le premier samedi de février (comme le prévoient les statuts) de l’an 1857, sous la présidence de « l’excellent président M. Lenormand ».
Article de fond, non lié à l’actualité. Catégorie parente, utiliser une catégorie enfant.
Le banquet de l’Association des Anciens élèves du lycée de Versailles, le premier samedi de février (comme le prévoient les statuts) de l’an 1857, sous la présidence de « l’excellent président M. Lenormand ».
C’est avec émotion que nous apprenons le décès de Jean Cabut, dit Cabu, dans l’attentat perpétré au siège de « Charlie Hebdo » ce mercredi 7 Janvier 2015.
Artiste qui est venu croquer le lycée Hoche fin 1963 pur le journal Pilote, il est remarqué comme un prodige du dessin et remporte son premier concours à l’âge de 12 ans. Nous gardons le souvenir de son parcours admirable, de son coup de crayon sans égal et de son humour corrosif.
Il meurt assassiné à l’âge de 77 ans au côté d’autres grands noms du dessin de presse. Cette attaque fera 12 morts et mettra toute la patrie en deuil pour ses pertes tragiques et la menace lancée à l’encontre de ses valeurs.
Robert Badinter dira à ce sujet : « Ils sont morts parce que c’étaient des soldats de la liberté, parce qu’ils n’acceptaient pas qu’on leur ferme la bouche, ils n’acceptaient pas de céder au chantage et à la menace. La liberté d’opinion qu’ils défendaient, c’est la nôtre, c’est le fondement même de la démocratie, c’est ce qu’on oublie trop souvent. […]
Et eux, eux, parce que c’est d’eux dont il s’agit, eux ils n’ont pas accepté de reculer, ils n’ont pas cédé. C’est pourquoi je pense que ce sont des vrais héros de la démocratie. On parle toujours de la liberté, il y a des hommes, des femmes qui sont morts pour la liberté et la liberté, c’est la nôtre, c’est de celle-là dont il s’agit. Et c’est pour ça que ces assassins sont venus à Charlie Hebdo : c’est pour montrer qu’ils tueraient ceux qui n’acceptaient pas leur loi. »
Nos pensées accompagnent les proches des victimes.
Les membres du Conseil d’Administration de l’Association des Anciens de Hoche, au nom de tous les anciens du Lycée.
Pourquoi la peinture ?
Parce qu’à un moment on se demande quelle a été notre part de créativité dans ce que nous avons fait. Certains d’entre nous ont innové dans leur vie ou leur métier. Mais pour beaucoup nous avons essentiellement administré.
Donc créer. Quoi ? Une famille certes, mais on ne crée pas ses enfants, on leur transmet et on reporte la question.
La peinture comme production, comme création. Le tout premier pas car en fait on ne crée pas vraiment, on présente, on donne à voir.
« ….regarder comme jamais encore vues toutes choses qui sont au monde », Paul Valéry, fronton du Palais de Chaillot.
Peindre des châteaux et des lycées bien connus, mais aussi peindre des vieilles maisons, masures souvent, imprégnées de temps et de vie. Les donner à voir à ceux qui sont passés devant maintes fois mais ne les ont pas regardées, qui n’ont jamais vu qu’elles étaient belles.
Donner à voir, apprendre à regarder les formes et les textures et comprendre. Une marine n’est pas seulement un bateau sur la mer, c’est aussi le vent qui se manifeste dans les voiles et sur la crête des vagues. Peindre le vent. Et surtout l’interaction du bateau et des flots, la gerbe d’étrave, la vague de sillage. La ligne précise où le bateau appartient à la mer. Ligne de vitesse, d’écume blanche, deviner les profondeurs sous la coque.
Peindre l’architecture dans une démarche d’appropriation, fouiller son sujet, s’y attacher et le comprendre. Le sujet devient ma maison même si je n’y suis jamais entré car j’ai démonté sa structure et l’ai replacée dans son environnement et sa lumière.
Pourquoi le Lycée Hoche ?
Parce qu’il m’a marqué. Dans le cursus du secondaire et en prépa nous avons été structurés, nous avons appris à réfléchir, à travailler et à nous organiser. Le lieu était peu ouvert sur l’extérieur et c’était bien ainsi. Plus tard dans les études supérieures nous avons pu nous ouvrir au monde sur des bases solidement établies et connaître l’environnement, les codes, les savoir-faire et pour certains scientifiques pousser très loin dans des voies spécialisées. Mais les fondamentaux ont été établis pendant ces dix années.
Ce furent dix années heureuses pendant lesquelles j’ai aussi appris l’autonomie. Il me semble que nous n’étions pas sans cesse poussés et harcelés. L’objectif était clair, les comptes se faisaient en fin d’année et si le contrat était rempli tout allait bien. J’ai aimé cela.
…..une aquarelle du Lycée Hoche
Jean-François LEBLOND, ancien de Hoche (1956 – 1966)
Il manque un peu de lumière, c’était par un pâle matin d’hiver. Il manque de l’animation, des élèves, leurs mouvements et leurs bruits. Mais il fallait que les lieux soient déserts pour que s’exprime un cadre qui nous est à tous familier.
Ces photos concernent uniquement la partie centrale, dite du Couvent. Non pas que les autres lieux, bâtiment des prépas , ou des sciences, soient sans intérêt, mais il s’agit là du cœur du Lycée, de notre bien commun si l’on peut dire. Il est représentatif de cette architecture classique fonctionnelle, sans apparat, sans ostentation, fondée sur des lignes pures et répétitives. Architecture sobre et belle dont un des plus beaux exemples est constitué par les bâtiments bas de l’Hôtel des Invalides, le long du boulevard du même nom, édifiés cent ans plus tôt.
Chacun peuplera ces images de ses souvenirs propres et pensera aux jeunes générations qui s’approprient aujourd’hui l’établissement, nos valeurs de travail et de connaissance.
Jean-François Leblond, ancien de Hoche (1956-1966 – bac 1964)
C’est un des anciens les plus emblématiques du lycée Hoche qui vient de disparaître ce 24 novembre 2014. Jean-Paul BECHAT avait été élève au lycée, puis en prépa, avant d’intégrer Polytechnique. Il avait fait presque toute sa carrière au groupe SNECMA , dont il était devenu le PDG en 1996.
Sous sa gouvernance, la SNECMA a vu son chiffre d’affaires multiplié par 4, ses effectifs passer de 18 000 à 60 000 personnes, ses résultats se rétablir de manière spectaculaire. Jean-Paul BECHAT a ensuite présidé à la création du groupe SAFRAN par fusion avec la SAGEM.
C’est la mémoire d’un des plus remarquables industriels français qui est aujourd’hui saluée unanimement dans tous les milieux économiques et politiques. Lorsque, voici plus de 15 ans, l’association lança sa campagne pour sauver de la ruine la chapelle du lycée, il fut un des tout premiers à répondre à notre appel. Je me rappelle un coup de téléphone, bref : « On ne peut pas laisser les choses en l’état ! Je vous envoie mon Secrétaire Général ». Ce dernier, après une visite des lieux, rendit compte. Et un chèque de 50 000 Francs fut le premier à alimenter la participation des Anciens à l’opération Chapelle.
L’Association des Anciens se souvient avec émotion de ce prestigieux ancien, et s’associe aux hommages qui lui sont aujourd’hui rendus.
Philippe-Georges CAPELLE, Président d’honneur de l’Association des Anciens de Hoche