Bombardement par erreur le 24 juin 1944

Mon grand-père faisait partie des victimes du 24 juin 1944. Ma grand-mère a reconnu son corps dans la cour du lycée Hoche accompagné de son enfant unique, mon père âgé de 12 ans. Voilà son histoire.

Mon grand-père a été réquisitionné par les Allemands. Il devait remplacer ce jour là une personne malade. Il travaillait aux usines Renault et il devait apporter la paie des ouvriers sur le chantier de la Gare. Il y a eu une inversion de trains. Les alliés en avion ont bombardé les trains de civils et non les trains remplis de munitions et autres armes allemandes.

Limbert

Les valeurs que le lycée Hoche nous permet de forger

Témoignage de Rachid Adda, conseiller régional d’Ile-de-France

Un grand bonjour à tous.

Je profite de ce « forum » pour rendre un hommage particulier à tous mes profs de sup et spé (HX2, les dieux en 86 puis XM en 88-89). Eh oui, 5/2 !

En particulier madame Rosier, prof de physique exceptionnelle (diantre !); madame Banse (mamy); sans oublier monsieur Pajot, notre prof de français, et madame Kirgo notre prof d’allemand.

Puis madame Ruget, prof de spé.

Sans oublier ce cher monsieur Dupinay qui doit se souvenir de cette première promo qui a bénéficié du nouvel internat. Un grand hommage à Odette Christienne, ancienne proviseure du Lycée qui a en grande partie fait entrer Hoche dans la cours des très grands, et son successeur Monsieur Mosser.

Et bien entendu tous mes condisciples dont beaucoup sont encore aujourd’hui parmi mes plus proches ami(e)s.

Je n’oublie pas non plus les profs des autres classes (HX1 divins, HX3 les rois) que l’on redoutait en Khôlles comme M. Soladié et M. Cuenat, sans oublier M. Lanoizelée. Ils ont contribué fortement à ce que nous sommes aujourd’hui, au delà même de nos réussites professionnelles particulières. Ce lycée nous a permis notamment, par l’internat, à forger des valeurs de solidarité, de respect, de partage d’un même destin malgré nos origines diverses (sociales et ethniques), d’entraide malgré les enjeux pour chacun et même malgré la concurrence. En ce sens, le lycée Hoche est ce que la République fait de mieux quand elle respecte sa propre exigence, celle de la méritocratie.

Rachid ADDA, dit bizuth 14
ancien prépa Hoche 86-89
Conseiller régional d’Ile de France

Mme Goujon, sœur de Mlle Fréau

Un clin d’œil à Yves David qui me parlait de Mlle Fréau, excellente prof d’anglais, qui avait une sœur également professeur au lycée. Enfin mes neurones se sont décoincés et son nom me revient: Mme Goujon, qui nous a appris les matrices, les limites et les probabilités en 1e S1 (en 1972-73).

Louis-Aimé de Fouquières

Progression de la mixité au collège

Bonjour,

Le livre de Mme Mercier-Jouve (Le Lycée Hoche, 200 ans d’histoire) est évidemment fort intéressant. Il a également le grand mérite de marquer le bicentenaire du Lycée. Je voudrais juste y apporter une rectification : la mixité des classes n’a pas débuté en 1972, année où je suis entré en 6e, mais « quelques » années après et uniquement par la 6ème dans un premier temps. Elle s’est ainsi imposée d’une classe à l’autre sur plusieurs années. Mes camarades et moi-même (de 1972 à 1980) avons donc vu ce dispositif progressif se mettre en place mais toujours « a posteriori ». 🙂

Les classes primaires, de l’Occupation à la Libération

Témoignage de Jean Claude Freysz

Mes classes primaires au Lycée Hoche

Agé de six ans, je fis mon entrée au Lycée Hoche en octobre 1941, en classe de 10e (CE1?). À cette époque lointaine le lycée comportait des classes primaires qui permettaient de suivre un cursus complet jusqu’au baccalauréat sans changer d’établissement. Ce fut mon cas de 1941 à 1953.

En ces temps d’occupation allemande et de régime vichyssois, nos cours se déroulaient sous le regard « paternel » du maréchal Pétain, dont l’effigie trônait dans chacune de nos salles de classe. « Quarante millions de pétainistes », proclamait naguère Henri Amouroux dans sa grande histoire des Français sous l’occupation ! Les vertus de la famille étaient à l’honneur et la propagande officielle répandait l’image d’un très vieux maréchal entouré de jeunes bambins, sous le regard attendrit de leurs mères, fières d’exhiber leur nombreuse progéniture… Travail, Famille, Patrie ! Les cadeaux au Maréchal étaient une véritable institution à laquelle se pliaient tous les corps de métiers. Pour notre part, nous étions fortement encouragés à lui adresser chaque année un très beau dessin. En dépit du rationnement alimentaire, notre santé n’était pas pour autant oubliée. Ainsi chaque matin une corpulente femme de service, Mlle Denise, passait dans les classes pour distribuer à chaque élèves deux biscuits « caséinés » et un bonbon rose « vitaminé ». À cette époque l’action des réseaux de résistance qui peu à peu prenaient naissance était, bien entendu, condamnée par le régime en place, et les premiers combattants de l’ombre qualifiés de « terroristes ». Influencés par la propagande officielle, les élèves de 9e et 8e ne jouaient plus durant les récréations aux gendarmes et aux voleurs, mais aux « miliciens et aux terroristes ». Lorsque les affrontements devenaient trop violents un bref coup de sifflet du célèbre pion TDM mettait promptement fin à ces débordements (voir dans un des bulletins de l’Association l’article consacré au célèbre TDM).

1941: je suis en 10e avec Mr Darré – débonnaire -, en 1942 en 9e avec Mme Martielle – sévère -, en 1943 en 8e avec Mme Dixmier – maternelle -.

6 juin 1944 : le Débarquement. Les alertes se multiplient et nous passons de longs moments dans les caves du Grand lycée. Dès le 1er Juin 44 nous sommes tous mis en congé : heureuse initiative, car le 24 juin deux bombes tombent sur le Lycée , dont une sur notre préau.

Fin octobre 44, c’est la rentrée des classes dans une France enfin libérée (l’Alsace de mes ancêtres ne le sera que début 45) ! J’entre en 7e avec Mr Gerbault. Décrochés les portraits de Pétain ! Condamnée l’idéologie vichyssoise ! Exit le proviseur Morguet et le censeur Dufrenois ! Epuration ?
Nouveau proviseur, nouveau censeur ! L’heure est venue d’inculquer dans nos jeunes cerveaux les valeurs républicaines !

L’artisan le plus actif de cette œuvre de réhabilitation est notre professeur de musique, Mr Engst, surnommé Mumu ou Tata Swing. C’est un très vieux Monsieur à l’allure surannée, portant un étrange costume tenant de la jaquette et de la queue de pie. Notre rééducation repose sur un lourd programme musical : Les trois premières strophes de la Marseillaise, le Chant du Départ, la Marche Lorraine, les Allobroges, chants interdits sous l’occupation, donc le plus souvent ignorés des jeunes élèves. Le temps nous est compté car la cérémonie du 11-Novembre approche. Elle revêtira en cette année de la Libération une évidente valeur symbolique. Ô surprise ! Notre illustre TDM arbore une chemise neuve et nous apparaît pour la première fois sans son béret crasseux !