Souvenirs de seconde A 1973

Un site internet des anciens du lycée Hoche ? L’occasion est trop belle. Je tiens aussi à laisser un commentaire sur ce livre d’or.

En septembre 1973, après un BEPC à Saint Ex’ sur le plateau vélizien, je fus admis en seconde A dans cet établissement réputé pour être « le deuxième lycée de France ». Le professeur Charra ? Ah oui ! Celui qui disait à un élève arborant un tee-shirt « croix de Lorraine »: « Venez au tableau, vous qui êtes taillé en V… renversé ». Le professeur Péchenart ? Ah oui ! Celui qui en première A était monté sur son bureau et qui d’une voix tonitruante m’avait dit « réveillez-vous » car je somnolais la tête posée sur mon avant-bras. Le professeur Jeufroy ? Ah oui ! Celui qui tenait des propos si peu féministes que je ne peux même pas décemment les retranscrire ici, trente-quatre ans après. Charra lui au moins faisait autant de citations diffamantes sur Julius Caesar… mais en latin ! Le professeur Trotignon ? Ah oui ! Celui qui nous apprit que la doctrine maurrassienne était d’essence anti-colonialiste ! Le professeur Martin ? Ah oui ! celui qui avait une chemise à carreaux et qui soutenait que le marxisme n’était qu’une religion, un développement du judéo-christianisme ! Les autres enseignants? Les noms m’échappent pour l’instant. Salutations diverses aux camarades de ces années-là : Mijouin, Fabre, Sarnette, Triquet (R.I.P.), Vercken M. (R.I.P.), Vercken X., Cascio, Cassuto et tous les autres: Perez, Allais… Mais surtout, great big kisses aux ex-lycéennes de La Bruyère qui avaient pris la fâcheuse habitude de sécher les cours du côté du bassin de Neptune.

Tan Hon (pas un pseudo, mon patronyme jusqu’en 1976)

P.S. : Qui peut me dire en quelle année M. Pham Van Toan a enseigné le vietnamien au lycée Hoche ? Merci d’avance.

Classement des lycées

Bonjour à toutes et à tous!

Je viens de voir avec plaisir sur l’Internaute que notre lycée se classe en 5ème position ex-aequo avec Ste Marie de Neuilly et derrière Louis Le Grand, Henri IV, Lavoisier el l’EAB J. Manuel.

Ce palmarès fait, semble-t-il, d’après les infos du ministère de l’Education Nationale, n’est sans doute pas exempt de toute critique, mais ne faisons pas la fine bouche…

Il serait évidemment souhaitable de figurer sur le podium, mais les 3 premiers paraissent plus que difficiles à battre!!!

Qu’en pensent nos éminents collègues et notre proviseur?

Amitiés,
Jean-François Mollard

Jacques Péchenart, professeur de lettres

Jacques Péchenart, petit par la taille, était un grand maître. Exigeant même dans le langage de tous les jours: on « n’amène » pas un livre, on « l’apporte ». Soucieux du respect des sources: il n’oubliait pas de mentionner les censures du Lagarde et Michard, par exemple celle du prologue du Gargantua: « Buveurs très illustres, et vous, vérolés très précieux… », la seconde catégorie avait été gommée dans les livres de classe, par crainte de blesser nos chastes oreilles. Il s’agit bien d’une autre époque…

Il nous faisait tenir un cahier de lecture, ce qui incitait à une lecture active, dont les réflexes sont bien utiles!

Jacques Péchenart m’a fait découvrir la musique chorale, il dirigeait en effet le choeur de l’amicale des professeurs. Je ne me doutais pas de l’importance que cette activité prendrait dans ma vie.
Hélas Jacques Péchenart est mort le 29 avril 1983 dans les Ardennes, où il venait de prendre sa retraite.

Deux profs de français

Je découvre le site grâce à l’appel de la cotisation. Formidable! les Anciens se sont mis à l’heure du 2.0! Cela va donner un coup de pouce à la communauté et à la collecte des histoires et anecdotes enfouies dans nos mémoires que certaines lectures vont réveiller. Bravo !

Je lisais à l’instant l’évocation du « père » Charra et je le revois comme si c’était hier avec sa veste en tweed, tiré à quatre épingles avec ses cheveux raides et gris, ses grandes lunettes. Déambulant dans sa classe, qui devait à l’époque être la 225, il tentait de nous faire aimer la beauté de Verlaine, Baudelaire, Victor Hugo. Pour moi il est associé à une autre grand monsieur qui a façonné mon goût pour la littérature, à coup de Lagarde et Michard comme base, monsieur Péchenard, le Socrate du lycée Hoche, petit homme rondouillard à la barbichette blanche, qu’il prenait plaisir à caresser en déclamant avec faconde les vers de Baudelaire ou Rimbaud qu’il adorait. 110 textes pour le bac français et 6 livres entiers! Drôle de challenge pour les bacheliers que nous étions. Au final, un 16 à l’oral octroyé généreusement par Brigitte Grésy, un peu impressionnée par la taille de la liste et curieuse de Yourcenar qui venait de sortir les Mémoires d’Hadrien, que je présentais en oeuvre complète. C’était une époque où le respect mutuel des sachant et des ignorants que nous étions se vivait dans une communion dynamique et créatrice de valeurs qui nous façonnaient pour la vie. Je crains que cette force de l’école de la République se soit un peu étiolée avec le temps. Mais autres temps, autres moeurs!

A suivre…
Stephan Chenderoff
s.chenderoff@gmail.com

Des profs de la promo 2002

Mes souvenirs sont bien récents puisque j’ai passé mon bac en 2002 (S « spé bio »). Je dois dire que les quelques méthodes de travail qui ont réussies à se faire une place dans ma petite tête proviennent toutes de ce lycée et m’ont permis d’arriver en doctorat de biologie (que je vais soutenir en septembre si tout ce passe bien).

Je me souviens avec plaisir de Mlle Richerme qui m’a donné le gout des « SVT » et qui a tenté de me donner un peu de rigueur (à laquelle je suis toujours aussi réfractaire), de Mme Lott (allemand) qui avait un drôle de tic de langage, de Mme Hello (bio, je ne suis pas certaine de l’orthographe de son nom), ainsi que de M. Favreau (maths) et Mme Ducommun (physique-chimie) qui s’étaient démenés pour essayer de me faire comprendre ne serait-ce qu’un peu de leurs matières respectives.

Je garde aussi des souvenirs plus douloureux: la célèbre Mme Noir qui a laissé des traces chez des générations d’élèves et qui m’a fait redoublé ma première, Mme Michalak sa grande copine qui m’a aussi fait passer de sales quarts d’heure devant d’incompréhensibles équations et M. Girault qui nous a bien parlé de tissage (donc je pense qu’il s’agit bien de celui qui a été évoqué auparavant) mais qui nous a fait le même cours trois fois de suite malgré nos protestations et qui virait un tiers de la classe le coeur léger quand nous bavardions…

Marion

Qu’est-ce qu’un livre d’or ?

J’ai cru un instant que le lycée Hoche voulait supplanter le collège Rameau comme pépinière de musiciens : l’annonce d’un concert en mémoire d’un jeune pianiste disparu semblait surfer sur le succès récent aux Etats-Unis du groupe rock Phoenix, dont les quatre membres, d’origine versaillaise, revendiquent le fait de s’être connus sur les bancs du lycée Hoche… Si le programme – très (trop?) détaillé – de ce concert a retrouvé sa vraie place ailleurs sur ce site, peut-être est-il besoin de rappeler la définition du livre d’or qu’en donne le Robert : « registre destiné à l’inscription de noms célèbres ou de commentaires élogieux ». On peut toujours émettre des réserves ou contrebalancer un avis donné ici, alimenter la discussion sans sombrer dans la polémique stérile ; après tout, il n’y a point d’éloge flatteur sans liberté de blâmer ! Mais il est bien plus agréable de compléter par petites touches le portrait d’une personne – un enseignant souvent par la force des choses -, cela permet d’ébaucher la consolidation de l’édifice de mémoire entrepris dans ces feuillets ; il faut penser que plusieurs générations de lycéens se sont chevauchées ou succédées et que tout le monde n’a pas pu connaître tout le monde… Il suffit de relire les commentaires écrits par autrui et de constater que ceux qu’on a appréciés le plus sont ceux qui, outre le ton humoristique qui les accompagne, ont une approche généreuse des gens.

Patrick Huet (1965)