J’ai été l’élève de Jean Cuenat en mathématiques spéciales, pendant l’année scolaire 1991-1992. La première chose qui me frappa chez cet homme déjà âgé, c’était son regard clair, pétillant d’intelligence et d’esprit, qui s’illuminait devant les questions mathématiques qui l’amusaient. C’était un professeur exigeant, très inquiet des résultats de ses élèves. Je garde le souvenir d’une année éprouvante, tant par le rythme de travail intense qui nous était imposé que par la densité des connaissances qu’il nous fallait acquérir, mais Jean Cuenat sut l’adoucir en s’intéressant à chacun d’entre nous, et en faisant preuve d’indulgence et d’attention même pour l’élève très médiocre que j’étais.