Luc Ravel (1975) est nommé archevêque de Strasbourg

Mgr RAVEL lors de son installation épiscopale, © DNA

Notre camarade Mgr Luc Ravel a été installé archevêque de Strasbourg le 2 avril 2017.

Il quitte sa charge épiscopale au Diocèse aux Armées qu’il exerçait depuis 2009.

Luc Ravel a suivi ses classes préparatoires au lycée Hoche dans la classe de Jean Cuenat avant d’entrer à Polytechnique en 1977, puis à l’École nationale supérieure du pétrole et des moteurs en 1980.

Il suit ensuite des études de philosophie et de théologie à l’abbaye Saint-Pierre de Champagne et à l’université de Poitiers, et est ordonné prêtre en 1988.

Il crée notamment le mouvement Notre-Dame de l’Écoute, destiné aux célibataires et personnes seules.

Nous lui présentons amicalement tous nos vœux de réussite dans sa nouvelle mission pastorale.

Louis-Aimé de Fouquières (1967-1977)

Photo prise avenue de Saint-Cloud devant le lycée Hoche au printemps 1977

En ce temps là, il n’y avait sur l’avenue de Saint-Cloud que des 2 CV, des R 16 et des R 4, garées le long du mur d’enceinte du Lycée.

Sur le banc devant la porte d’entrée sont assis trois élèves de la terminale A2, qui attendent l’ouverture des portes.

  • Avec sa célèbre bouffarde, Pascal Arnoux, futur historien,
  • Avec sa mallette, Philippe Lecoustour, alors footballeur amateur, qui deviendra dirigeant du club de handball des Yvelines,
  • Avec un pied sur le banc, Jean Christophe Munoz, qui fera une carrière dans l’assurance, comme votre serviteur.

Philippe Cubaud (1973-1977), administrateur de l’Association des Anciens de Hoche

Un premier prix pour l’affiche célébrant le général Hoche

En 1968, Annie Desmoires, sœur de Dominique Desmoires, ancien de Hoche de la promo 1963, remportait le 1er prix pour son affiche à l’occasion du bicentenaire de la naissance du général Hoche.

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Eloge funèbre de Jean Cuenat de la part des Anciens

C’est une améthyste que la classe de mathématiques spéciales à laquelle j’ai appartenu a offert à son professeur de mathématiques à Noël.

À l’heure poignante du dernier hommage, ce présent me paraît emblématique de ce que Jean Cuenat représentait pour nous, ses élèves.

La stabilité de cette variété de quartz, pierre parmi les plus dures, la simplicité et la régularité de son cristal, sa translucidité nuancée du reflet violet que lui confèrent ses quelques éléments de fer, la cohérence des cristaux assemblés les uns aux autres, voilà ce que Jean Cuenat aimait et nous a appris à aimer, voilà ce qui le rendait attachant et précieux à chacun de nous.

La stabilité et la dureté du quartz, comme la dureté mais aussi la stabilité des mathématiques telles que Jean Cuenat les enseignait. Nulle concession possible au double sens. Pas de critère approximatif. Pas d’argumentation hasardeuse dans les démonstrations. Mais la certitude que la bonne méthode, qui serait aussi la plus simple, conduirait au bon résultat.

La translucidité du cristal. Sans concession, Jean Cuenat nous disait ce qu’il attendait de chacun de nous. Ses notes, ses appréciations nous situaient précisément sur l’échelle. Mais avoir 2 sur 20 ne nous confinait pas au monde des cancres. Cela donnait simplement la mesure du chemin à parcourir pour remonter la pente. Jamais « tu es nul, mais je t’aime bien quand même », toujours « oui c’est difficile pour toi, mais voilà comment y parvenir ».

Les erreurs des copies étaient toujours pointées en détail. Le reflet violet du cristal. Pendant notre vie de taupin, Jean Cuenat était la personne qui prenait le plus de place de notre vie. Nous étions ensemble seize heures par semaine. Et dès qu’il nous quittait, ce n’était que pour retrouver nos piètres copies, préparer les nouveaux problèmes qu’il écrivait et ronéotait lui-même, s’inquiéter des évolutions des programmes, guetter les nouveaux sujets. Nous savions bien qu’il ne ménageait rien de sa peine pour faire quelque chose des élèves médiocres que nous étions.

La beauté conférée par la simplicité. Toujours Jean Cuenat nous faisait toucher les objets mathématiques dans leur version la plus dépouillée, avec des termes précis mais finalement peu nombreux. Le bénéfice pédagogique est bien sûr énorme, puisque nous n’avons jamais rien eu à apprendre de superflu. Mais de plus chacun de nous a été, à un moment ou un autre, saisi par la beauté de ces objets sans fioritures.

La cohérence des cristaux. Jean Cuenat était soucieux d’excellence pour tous ses élèves, pas pour une sélection d’entre eux. Tous devaient réussir en s’appuyant les uns sur les autres. Nul besoin de charte pour expliquer cela, mais des pratiques qui ne se discutaient pas. L’importance du rôle du « Z » et du « VZ », le délégué de classe et son adjoint ; l’organisation des groupes de colles, savamment dosés pour le bénéfice des élèves ; le choix des interrogateurs, ses collègues et amis de confiance ainsi que des jeunes anciens, tous partageant les valeurs d’exigence et de respect ; la responsabilité personnelle de l’élève prenant le cours pour un camarade absent ; l’exigence de venir rendre compte des interrogations orales de concours, pour le bénéfice de la classe.

Jean Cuenat avait une très haute idée de la profession d’ingénieur à laquelle nous nous destinions. Il nous faisait toucher du doigt notre responsabilité de citoyen si nous faisions nos calculs trop à la légère. Le pont que nous aurions conçu n’allait-il pas s’écrouler ?

Pour beaucoup d’entre nous la relation avec Jean Cuenat a continué après l’intégration et l’entrée en vie active. Après avoir si fortement façonné nos modes de pensée dans le respect de nos personnalités, il tâchait de savoir en quoi son enseignement était utile dans l’exercice professionnel. Chacun d’entre nous a tiré parti, consciemment ou non, des valeurs qu’il nous a inculquées.

Je voudrais ici insister sur le caractère extrêmement personnel des relations que nous avons chacun tissées avec Jean Cuenat. On le voit dans les témoignages, il reconnaissait chacun de ses anciens élèves comme une personne unique. Pour peu que l’on échangeât avec lui sur les domaines qui l’intéressaient, on entrait dans une conversation individuelle érudite et passionnée. J’en ai fait l’expérience enthousiasmante une dizaine d’années après son départ à la retraite, et je dois confesser que je m’apprêtais à lui remettre un livre que j’ai rédigé en pensant notamment à lui, mais le destin a voulu que le début de la mise sous presse coïncidât avec son départ.

Jean Cuenat a toujours tenu en haute estime l’Association des Anciens de Hoche, et ne manquait pas d’y venir quand nous l’invitions. Il y restait absolument lui-même. Le jour où l’association le nommait membre d’honneur, il allait entourer Thomas Mordant de son affection plutôt que de rester sous les feux de la rampe.

La communauté des Anciens élèves souhaite apporter à son épouse, qui elle aussi a mis sa vie au service de l’enseignement, à son frère, à sa sœur et à sa belle-sœur, à ses enfants et à ses petits-enfants, l’assurance de ses très sincères condoléances.

Jean Cuenat était au service du bien. Le lycée Hoche lui doit au moins 690 anciens élèves ayant intégré, dont 365 ayant réussi le concours de l’école Polytechnique. Et chacun d’entre nous lui portons une reconnaissance infinie. Les quelques minutes que nous passons ensemble ne suffiront pas à épuiser les durables sentiments d’affection autour de ce maître aimant et aimé. Je forme le vœu que sa vie exemplaire suscite des vocations d’enseignants cultivant comme lui l’amour du Vrai et du Beau auprès de leurs élèves.

Louis-Aimé de Fouquières (1967-1977)

Allocution prononcée lors de la cérémonie de crémation de Jean Cuenat le 6 février 2017 à 16 h à Pierre (28130)

Jean Cuenat, professeur de mathématiques spéciales: les maths, c’est beau.

J’ai eu la chance d’avoir M. Cuenat comme prof de maths en M’ en 1974/75 et 75/76.

Eh oui j’ai été 5/2, et donc j’ai eu la chance, non anticipée, de l’avoir 2 ans comme prof, et de passer au tableau souvent en 2ème année, pour « faire le cours » aux 3/2. C’était une excellente initiative de la part de M. Cuenat, très formatrice pour les 5/2. S’il avait eu la gentillesse de nous le dire avant les cours nous aurions mieux préparé, mais cela nous mettait une pointe de pression et nous forçait à ne pas arriver en cours les mains dans les poches !..

M. Cuenat m’a beaucoup marqué, je m’en souviens encore et j’en ai souvent parlé à mes enfants. Sans notes, avec une diction extrêmement précise, une écriture parfaite au tableau, il valorisait les maths comme une science pure, superbe, qui confinait au sacré.

Il était extrêmement impliqué dans le fait que nous intégrions tous la meilleure école possible. Je me souviens ainsi de sa colère lorsqu’il avait appris en juin 1975, en 3/2, que la majorité des élèves étaient partis au milieu de la première épreuve de mécanique du concours de l’X, jugée infaisable (une sombre histoire de train d’atterrissage). Il était furieux, nous avait passé un savon mémorable, insistant sur le fait que c’était un concours, donc dur pour tout le monde, etc. Il avait raison bien sûr, et il voulait surtout que nous réussissions tous.

Mais mon souvenir le plus fort de lui a trait aux grand théorèmes (genre Borel Lebesgue ou Bolzano Weierstrass). Il démarrait le cours tout en haut à gauche des tableaux, et déroulait la démonstration avec sa diction limpide. A la fin, comme par miracle, il était arrivé tout en bas à droite du troisième tableau. Alors il jetait la craie dans la petite rigole sous le tableau, allait au fond de la classe en souriant, et contemplait son œuvre, les 3 tableaux emplis de son écriture fine, et s’écriait en nous regardant d’un air goguenard: « ça, c’est des maths! ».

Par là il voulait dire que c’était beau. Je ne l’ai compris que plus tard, ayant eu la chance d’avoir Attali comme prof à l’X, qui démarrait son cours de politique économique par « les 3 sens du Vrai », le Vrai, l’Utile et le Beau. J’ai alors compris que Jean Cuenat s’occupait du Beau, sa mission n’était pas seulement de nous transmettre des connaissances, mais de nous convaincre que les maths c’est beau.

C’était un grand professeur, et je ne l’oublierai jamais.

François Momboisse, en prépa à Hoche de 1973 à 1976

Jean Cuenat, professeur de mathématiques spéciales, nous a quittés

Jean Cuenat, professeur de mathématiques spéciales M’ au lycée Hoche de 1968 et 1994 nous a quittés le 31 janvier 2017. Une de ses anciennes élèves témoigne.

J’ai été l’élève de Jean Cuenat en mathématiques spéciales, pendant l’année scolaire 1991-1992. La première chose qui me frappa chez cet homme déjà âgé, c’était son regard clair, pétillant d’intelligence et d’esprit, qui s’illuminait devant les questions mathématiques qui l’amusaient. C’était un professeur exigeant, très inquiet des résultats de ses élèves. Je garde le souvenir d’une année éprouvante, tant par le rythme de travail intense qui nous était imposé que par la densité des connaissances qu’il nous fallait acquérir, mais Jean Cuenat sut l’adoucir en s’intéressant à chacun d’entre nous, et en faisant preuve d’indulgence et d’attention même pour l’élève très médiocre que j’étais. Il se consacrait entièrement à notre réussite, bien au-delà des heures de cours : il venait nous attendre à la sortie des épreuves écrites et orales des concours pour recueillir nos impressions et nous encourager – sans oublier de prendre note des énoncés sur lesquels nous venions de plancher, outils indispensables pour préparer les élèves qui allaient nous succéder. Chaque semaine, il assistait à l’affichage des résultats des séries successives de l’X : c’est lui qui m’a appris que mon classement provisoire m’assurait une place dans cette école, et il semblait s’en réjouir sincèrement pour moi, malgré mes piètres notes dans sa discipline, qui ne rendaient certes pas justice à la qualité de son enseignement. Je lui dois mon succès inespéré à ce concours, et cela suffirait à lui assurer ma gratitude infinie.

L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais c’était sans compter sur l’énergie immense de cet homme et son souhait d’occuper activement la retraite qu’il dut prendre trois ans plus tard à son corps défendant – mais l’administration est intraitable quand il s’agit de l’âge. Il se lança alors dans la traduction d’un volumineux ouvrage mathématique allemand, et constitua une équipe d’anciens élèves germanistes entre lesquels il répartit la tâche. C’est avec sa conscience pointilleuse habituelle qu’il relisait et corrigeait notre travail, et je me souviens du découragement qui m’accablait quand je voyais revenir mes brouillons entièrement raturés et réécrits… Cette collaboration, qui dura plus d’un an, fut l’occasion d’échanges fréquents et notre relation prit un tour plus personnel : Jean Cuenat vint à mon mariage, me félicita à la naissance de chacun de mes enfants, me soutint avec une grande gentillesse quand j’appris la grave maladie de mon fils aîné, Thomas. Je conserve précieusement les livres et les lettres qu’il m’envoya pendant les longues hospitalisations de Thomas, car le livre, m’écrivait-il, est une compagnie et un réconfort dans l’épreuve. Je n’oublie pas non plus les joyeux goûters qu’il organisa chez lui pour mes enfants encore petits, et la vigilance qu’il déployait alors pour que mon Thomas si fragile soit toujours en sécurité, les dîners partagés, chez lui ou chez nous, avec son épouse, les longues conversations téléphoniques pendant lesquelles toutes sortes de sujets étaient évoqués, de points mathématiques auxquels il s’intéressait à la santé de son épouse, de l’éducation de mes enfants à l’échange de recettes de cuisine… Il s’intéressait à tout, et s’il abordait les questions sous un angle très cérébral, c’était toujours avec une empathie réelle et sincère. Notre dernière rencontre date de la conférence organisée par les Anciens du Lycée Hoche, au cours de laquelle il a été nommé membre d’honneur de notre association : je le revois grimper lestement les marches de l’amphithéâtre, oubliant ses quatre-vingts ans largement passés, pour venir bavarder avec mon fils Thomas, alors élève en mathématiques supérieures, et dont il suivait toujours avec attention la scolarité.

J’ai appris avec beaucoup de peine sa disparition. Bien plus qu’un ancien professeur, il a été une présence chaleureuse et bienveillante tout au long de ma vie d’adulte. Il a exercé pendant vingt-six ans au Lycée Hoche, avec un dévouement et un engagement sans faille, et je ne doute pas que ma tristesse soit partagée par nombre de ses anciens élèves. Il va nous manquer. Mes pensées vont à sa famille et à ses amis.

Isabelle Mordant (Durvye), élève à Hoche entre 1985 et 1992.

Le sapeur Camember et la famille Fenouillard

Dans les années 1970, régnait à la bibliothèque du Lycée Hoche, celui qui avait la charge du silence et du calme dans ce lieu de consultation et d’étude. Nous l’avions surnommé « Molnik le Naphteu », sans doute parce que ce personnage évoquait pour nous la naphtaline des vieilles armoires de nos grands mères. Il était très facile de mettre Molnik en rage, puisqu’il suffisait de quelques bavardages dans son dos, ou des rires trop poussés, pour qu’immédiatement il se précipite vers l’endroit du bruit pour essayer d’attraper le coupable. Nous reprenions de suite une attitude studieuse, pour éviter l’expulsion de la bibliothèque, si un mince sourire subsistait sur nos visages.

Bref, ce gardien du temple ou ce « cerbère de la porte », tentait en fait de nous apprendre… un peu… ce qu’est le respect des autres et de ceux qui « veulent travailler ». Mais je reconnais qu’à l’époque, nous étions très dissipés. La richesse des ouvrages ne nous apparaissait pas aller au delà des rédactions que nous préparions et pourtant il y avait dans cette bibliothèque (je parle au passé car je n’y ai plus mis les pieds depuis quarante ans) de véritables trésors dont, aujourd’hui, je mesure la rareté.

Un jour, je remarque un vieux bouquin dont le titre m’attire : le « sapeur Camember », et à côté de lui « la famille Fenouillard » d’un certain Christophe ???? Derrière la reliure ancienne du XIXème siècle, je découvre ce qui semble être… Mais oui, une bande dessinée en noir et blanc. Quelle aubaine, pouvoir pendant trois heures faire croire que je suis penché sur un ouvrage de Montaigne, de Pascal, ou d’Hugo, alors qu’il s’agit des pérégrinations d’une famille de Saint Rémy sur Deûle à l’exposition de 1889, c’est inespéré. Malheureusement, une bande dessinée même de 1889 ou 1890, déclenche aussi les rires, et Molnik bien vite attiré par mes gloussements se dirige vers moi, d’un pas décisif, sauf que quand il aperçoit ce que je lis, il me dit :

 » Ces deux livres ne sont pas consultables, ils sont trop rares«  et il me retire les deux directement, pour les replacer en hauteur vers deux mètres cinquante, à l’aide de son échelle.

J’ai pesté contre cet affreux Molnik pendant une heure, car finalement ce n’était qu’une simple B.D. Et j’ai oublié.

Puis, dans les années 1990, j’ai commencé à collectionner les bandes dessinées anciennes de 1889 à 1950, avec notamment les premières éditions de Bécassine de 1913 à 1939, de Zig et Puce de 1926 à 1948, de Tintin en noir et blanc de 1929 à 1942 et autre Bicot de 1927 à 1936. Après quelques années de collection, j’ai réussi à réunir une grande quantité d’œuvres de ce huitième art. Un jour lors d’une vente aux enchères, j’entends :  » Exemplaire rare du premier album de Christophe, parue en 1889 dans le petit français illustré puis en 1893 en album ». Il s’agit de la plus ancienne bande dessinée du monde hormis les quelques dessins de Topfer parus en suisse en 1878.  » Mise à prix 5 000 FF « , et je comprends soudain que ce que Molnik défendait en 1975, était tout simplement des… trésors. J’ai réussi à une autre occasion à acheter (en 2006) un exemplaire du précieux volume de 1889.

Puis j’ai réfléchis : « Comment une bibliothèque de lycée comme Hoche pouvait-elle détenir deux « icones » de la bande dessinée mondiale ??? ». La réponse est simple : CHRISTOPHE était le pseudonyme de Georges COLOMB (1856 – 1945), ancien élève du lycée qui en dehors de ses activités faisait des dessins politiques dans la presse, surtout au moment de l’affaire Dreyfus.

Il créa le sapeur Camember et la famille Fenouillard, pour railler la bourgeoisie bien pensante et les milieux militaires français de la fin du 19ème siècle. Au début de son succès auprès des enfants de cette époque, il a offert à son vieux lycée, deux exemplaires, dédicacés de sa main, au proviseur Gazeau en 1895.

Des amis collectionneurs me disent souvent : avoir un exemplaire de la première BD du monde, c’est bien Philippe, mais l’avoir dédicacé par l’auteur c’est unique. Le lycée les a-t-il encore ??? Si oui, leur place est au musée du lycée, et pas à la bibliothèque. Je crains seulement qu’un collectionneur, moins scrupuleux ait échappé au… « bon Molnik ».
Je les ai eus en mains en 1975 sans savoir ce que c’était. Lui il savait.

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Illustration de cet article : 2 gravures de la famille Fenouillard à l’exposition de 1889 et du sapeur en 1895 (d’après mes originaux) . Dans cette première planche apparait la Tour Eiffel pour la première fois dans l’histoire de la BD.

Philippe Cubaud, ancien de Hoche (1973-1977)