Puisqu’il semble qu’ici on puisse raviver des souvenirs , pourquoi pas intéresser peut-être des anciens contemporains , en voici quelques-uns ; d’emblée je veux dire que je n’évoque que des professeurs
que j’ai appréciés , même si je me crois autorisé à les raconter dans des situations parfois difficiles;
je leur suis à tous reconnaissant et je respecte leur mémoire.
*5°A6 (1964)
Mme COUSTEIX , prof de Maths issue du primaire supprimé à Hoche s’indigne avec véhémence, mais
en voulant garder un langage châtié, suite à une boule dite puante : « qui est- ce qui a mis cette
petite chose qui sent mauvais », et d’appeler le Surgé (Emanuelli je crois) pour démasquer assez facilement le coupable (Cotteret). M. Lagny (Français-Latin) instruit de la chose et nous faisant (un peu)
la morale (les profs aiment souvent les chahuts s’ils ne sont pas concernés) devait nous confier:
« Si ça m’arrivait, je fermerais portes et fenêtres, sortirais dans le couloir et laisserais mariner les élèves ».
*M. VOLTRON (vrai patronyme) Histoire-Géo, très intéressant mais manquant de prestance physique et
d’autorité, avait coutume d’inspecter les tables à la récréation; je l’ai appris à mes dépens mais quelques lignes ont suffi à m’absoudre, il n’était pas homme à ébruiter ce genre d’affaire.
*M. BARNIER, Français-Latin en 1°, coiffé en béret basque façon chasseur alpin, homme très courtois
et calme, même et surtout avec l’appariteur (qui faisait chuinter le fond de classe en « Narcisse 6 6 6″…)
il lui donnait du « Monsieur » avec conviction. Un jour , au lieu de « Narcisse », on entend chuinter
« Meussieu ssieu ssieu » etc. Colère impressionnante de cet excellent homme blanc de rage, qui nous
fit peur ce jour là.
*Enfin M. ITHURBIDE, Français-Latin-Grec, honnête homme en toutes choses mais manquant aussi
d’autorité du fait de sa grande bonté. En classe de 3e A en septembre, un redoublant a cassé une craie dans la serrure de la porte de la classe et M. Ithurbide s’escrime sans succès. Les services techniques en viendront à bout. Pour toute réaction notre professeur lâchera quelques « c’est pas joli , c’est pas gentil ». Le ton de l’année était donné…
Bertrand Robichez, à Hoche de la 10° à la Terminale 1957-1969