Excellence aussi en lettres

Ancien de cette grande maison, à laquelle je pense toujours avec nostalgie… Passage dur mais formateur, couronné de succès même si cela n’était pas dans la voie royale ! Formé par un paternel matheux hermétique aux lettres, j’ai glané une mention B au bac lettres en 82 et au moins je le dois au choix qui fut le mien, contre l’avis de mes parents, de choisir la filière littéraire après une seconde C désastreuse dont le troisième trimestre fut vécu comme un lâchage par une prof de math (Mme Quittard, qui venait de Toulouse) peu disposée a aider les bancroches des équations et autres xyzt !

Mais, et c’est là la vertu d’une grande maison, si M. Plouëssel, proviseur de l’époque, devait assurer un certain contingent de réussite dans les matières visibles pour la réputation du bahut, il avait eu l’intelligence de retenir et de sélectionner les meilleurs formateurs même pour les classes littéraires. J’ai ainsi pour connaître Monsieur Paul Laurent Assoun, personnage d’exception pour l’enseignement de la philosophie, homme particulier, brillant enseignant, M. Péchenard pour le français (bien autre chose que M. Barnier, quels qu’aient été ses qualités) ou encore un prof d’histoire dont je ne me souviens plus du nom, mais que j’ai trouvé excellent de clarté en terminale. Et M. Jeuffroy, plusieurs fois cité par les autres anciens qui ont commis ces messages et certainement aussi un personnage marquant. J’ai passé mon bac l’année ou Jean-Cassien Billier, une sorte de météorite de la philo et du français, a obtenu 20/20 à l’épreuve de philo du bac (« Faut-il présumer que l’histoire a un sens ? » – tel fut le sujet en 1982). Jean-Cassien, si tu lis ces lignes, manifeste-toi !

Pour terminer, une histoire triste. M. Dort, mort au cours de l’été de 1982, faisait le 1er cours du matin le lendemain du conseil de classe du 3eme trimestre – celui des orientations en 1ère… C (royal), D (correct), ou le reste. D’entrée, en pénétrant dans la salle de classe à 8 heures du matin, il annonce la couleur : « Evidemment il y a du déchet. Il y en a même un qui a demandé à aller en A ! » (c’était moi, et je n’ai jamais eu l’occasion de le regretter depuis). Ceci pour dire que tel était l’état d’esprit de ces enseignants sélectionneurs de bêtes à concours de matheux : et la vie bordel ! elle est diverse et peut aussi réussir à ceux qui ne font pas que des maths !

J’ai du respect pour le bahut, pour moi il n’y en a eu qu’un seul. Il m’a donné des enseignements et des enseignants de grande qualité (pas tous, mais bon) et je lui ai rendu en donnant ce que je savais bien faire.

Merci pour ce site et pour votre initiative. Et vive le bahut !

PS: pour ma petite histoire, je n’ai rien contre les matheux intelligents et ouverts, qui savent ne pas écraser leur environnement avec leur science dure, comme leur crâne d’ailleurs. Mon meilleur pote, connu à l’âge du collège à Gaston Serpette à Nantes (une bonne boite publique, très sérieuse aussi) à fait l’X (direct grand O après sup et spé) puis le corps des Mines… On est potes depuis 30 ans et je ne connais pas de personne plus simple, avec de la tenue et une énorme capacité à s’adapter à tout environnement. Les matheux peuvent être des gens intelligents, mais cela ne se mesure certainement pas au seul résultat des concours.

Bien à vous. Très chaleureusement.
Pierre Birotheau

 
 
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1 commentaire

  1. c’est avec émotion que je découvre ce site et cet article pour avoir moi aussi été dans la classe d’un certain JEAN CASSIEN BILLIER qui faisait notre admiration.

    j’aimerais renouer contact avec des camarades de classe
    de la TERMINALE A 1982
    FREDERIC ZEMMOUR

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