Venant d’une école religieuse, le Lycée Hoche acceptait à l’époque les trois meilleurs élèves de chaque classe. Je suis ainsi entré en seconde en 1963, souhaitant terminer mes études dans un établissement prestigieux qui me préparerait au mieux aux études de médecine auxquelles je me destinais. Plutôt perdu, le dépaysement du début a été bref grâce à des professeurs de grande valeur, comme MM. Blanc, Barnier, Blaquière, Pasdeloup, qui parallèlement aux valeurs morales de l’établissement ont su développer en nous le sens du travail, du devoir et l’amour des belles choses. Moi qui étais scientifique, je me suis ainsi ouvert à l’histoire, à l’art et aux belles lettres; je ne me suis jamais départi de ce sens artistique que je continue de développer avec toujours autant de plaisir. Un grand souvenir aussi, celui d’un camarade qui m’a initié à la littérature lors d’un exposé que nous avions fait en commun sur Guy de Maupassant : Jean-Paul Maillet, que je n’ai jamais oublié et auquel, bien que perdu de vue, je suis resté fidèlement reconnaissant. Beaucoup de bons et beaux souvenirs aussi en vrac, les escapades au Château de Versailles, les récitals de violoncelle de Reine Flachot et de harpe de Lily Laskine à l’intérieur du lycée, les séances de théâtre classique à Montpensier, les Rolling Stones à l’Olympia (SLC) et les Beatles au Cyrano de Versailles en première partie de… Sylvie Vartan grâce à la générosité des « Copains Menier », le cérémonial des grandes écoles pour le 11 novembre dans la cour d’honneur, sans parler du cadre exceptionnel de ce lieu historique qui m’a profondément marqué. Je repasse souvent par Versailles et je m’arrête chaque fois nostalgique, pour vérifier que la belle chapelle de Marie Leszczynska se tient bien toujours là !
Claude-Alain Planchon