Je découvre le site grâce à l’appel de la cotisation. Formidable! les Anciens se sont mis à l’heure du 2.0! Cela va donner un coup de pouce à la communauté et à la collecte des histoires et anecdotes enfouies dans nos mémoires que certaines lectures vont réveiller. Bravo !
Je lisais à l’instant l’évocation du « père » Charra et je le revois comme si c’était hier avec sa veste en tweed, tiré à quatre épingles avec ses cheveux raides et gris, ses grandes lunettes. Déambulant dans sa classe, qui devait à l’époque être la 225, il tentait de nous faire aimer la beauté de Verlaine, Baudelaire, Victor Hugo. Pour moi il est associé à une autre grand monsieur qui a façonné mon goût pour la littérature, à coup de Lagarde et Michard comme base, monsieur Péchenard, le Socrate du lycée Hoche, petit homme rondouillard à la barbichette blanche, qu’il prenait plaisir à caresser en déclamant avec faconde les vers de Baudelaire ou Rimbaud qu’il adorait. 110 textes pour le bac français et 6 livres entiers! Drôle de challenge pour les bacheliers que nous étions. Au final, un 16 à l’oral octroyé généreusement par Brigitte Grésy, un peu impressionnée par la taille de la liste et curieuse de Yourcenar qui venait de sortir les Mémoires d’Hadrien, que je présentais en oeuvre complète. C’était une époque où le respect mutuel des sachant et des ignorants que nous étions se vivait dans une communion dynamique et créatrice de valeurs qui nous façonnaient pour la vie. Je crains que cette force de l’école de la République se soit un peu étiolée avec le temps. Mais autres temps, autres moeurs!
A suivre…
Stephan Chenderoff
s.chenderoff@gmail.com